La CDT, l'UGTM et l'UNTM ont appelé les agents et fonctionnaires des collectivités locales à observer une grève nationale aujourd'hui et demain. Ils souhaitent que le ministère de l'Intérieur cesse de les «snober». Les agents et fonctionnaires des Collectivités locales (communes, conseils préfectoraux, provinciaux et régionaux) vont observer, aujourd'hui et demain, une grève nationale de deux jours. Trois centrales syndicales sont dernière ce mot d'ordre: la CDT, l'UGTM et l'UNTM. Ce débrayage fait suite à un premier, observé il y a une quinzaine de jours, mais qui n'a manifestement eu aucun effet. Les autorités concernées, en l'occurrence la direction des Collectivités locales au ministère de l'Intérieur, a observé un silence total. Les agents et fonctionnaires des communes ont donc décidé de maintenir la pression. Ils regrettent que la presse nationale, essentiellement les deux chaînes nationales, la TVM et 2M, n'aient pas donné d'importance à leurs revendications. "Nous avons décidé d'observer une nouvelle grève, de 48 heures cette fois-ci, dans l'espoir que la couverture médiatique soit meilleure", souligne Abdessamad Mérini, secrétaire national de la fédération des fonctionnaires et agents des collectivités locales affiliés à l'UNTM (proche du PJD). A ce titre, Mérini affirme que le conseil national de la fédération se réunira samedi prochain pour analyser les résultats de cette grève de 48 heures. Cette réunion sera l'occasion également de récolter un maximum d'informations sur ce qui se passe dans l'ensemble des collectivités locales où l'UNTM est implantée. Rappelons que la revendication principale des grévistes est de rétablir une indemnité spéciale prévue par la convention signée le 1er juillet 2002 entre les fédérations et le ministère de l'Intérieur. Cette convention prévoit l'octroi à tous les fonctionnaires et agents des collectivités locales, de l'échelle 1 à 9, une indemnité spéciale mensuelle de 270 DH. Certains ont même commencé à en bénéficier. A un niveau plus élevé, les centrales syndicales ont signé en janvier 2004, une convention avec le gouvernement pour l'augmentation des rémunérations de tous les fonctionnaires, y compris ceux des collectivités locales. Le problème est que dans le décret d'application de la convention de janvier 2004 a carrément annulé l'indemnité spéciale dévolue aux agents et fonctionnaires des collectivités locales, "sans même prendre la peine de leur en parler". Ces derniers se disent victimes d'une énorme injustice. Le secrétaire général de la fédération des agents et fonctionnaires des collectivités locales, affiliés à l'UGTM (proche de l'Istiqlal), Mustapha Dakhouch, estime que "la convention du 1er juillet 2002 est le fruit d'une longue série de rencontres avec les responsables du ministère de l'Intérieur". Et d'ajouter: "comment le ministère de l'Intérieur peut priver les agents et fonctionnaires des collectivités locales de 270 DH par mois, sachant que le niveau de vie n'arrête pas d'augmenter". En somme, les grévistes espèrent que les responsables du ministère de l'Intérieur cesseront de les «snober», à l'instar des médias nationaux.