Pour émigrer, une mère de quatre enfants a recouru au mariage blanc avec un RME, et ce, avec l'accord de son premier époux. Seulement, une lettre anonyme est tombée sur les bureaux de la PJ de Meknès pour le dénoncer et mettre fin à cette mascarade. Incroyable. C'est le seul mot prononcé par le chef de la brigade judiciaire de la PJ de Meknès quand il a terminé la lecture de la lettre anonyme qu'il avait entre les mains. Pourquoi celui qui a envoyé cette lettre a-t-il gardé l'anonymat ? Dit-il (ou elle) la vérité ou invente-t-il n'importe quoi pour souiller la réputation d'une famille? Un tas de questions qui hantent l'esprit du chef de la brigade qui doit prendre une décision convenable. Il a relu une fois encore la lettre anonyme, mais cette fois à haute voix devant ses limiers qui l'écoutaient attentivement. Il souhaitait que les éléments de la brigade l'aideraient à arriver à une décision rationnelle qui ne fait pas trop de bruit, au moins au début de l'enquête. Mais que dit la lettre anonyme ? Elle raconte l'histoire d'une femme qui s'est remariée alors qu'elle est encore épouse d'un autre. Pire encore, les deux époux n'ignorent rien de la situation. Il faut vérifier en menant une enquête de loin, sans approcher à la famille. Il pourrait s'agir d'une histoire inventée pour une raison ou pour une autre. Ce qui est nécessaire pour les enquêteurs est d'arriver à la vérités et rien que la vérité. Effectivement, ils ont entamé leurs investigations dans l'entourage de cette femme qui s'appelle Nadia, trente-neuf ans, mère de quatre enfants. La première semaine de l'enquête s'est écoulée, puis la deuxième et la troisième pour arriver à une conclusion: Nadia est bel et bien mariée à un second homme au su de son premier époux qui vit avec elle et ses trois enfants sous le même toit. Comment et pourquoi ? La réponse à ces questions nécessite l'interpellation de Nadia et son mari qui se trouvent à ce moment chez eux. Après avoir reçu les instructions du procureur du Roi près le tribunal de Meknès, les enquêteurs se sont dépêchés sur la maison des mariés et leurs trois enfants sans attirer l'intention des voisins. Parce que l'enquête n'est pas finie. Ils ont conduit el couple au commissariat de police sans le moindre bruit. Laissant le mari dans un second bureau, le chef de la brigade a commencé à interroger l'épouse dans le sien avec la présence de ses limiers. Sans trop d'hésitation, Nadia a craché le morceau. “Oui, je suis mariée avec un second homme qui séjourne en France“, déclare-t-elle les larmes aux yeux. Il semble qu'elle s'est convaincue qu'elle sera mouillée dans une affaire délictuelle ou criminelle qui la jettera derrière les barreaux. Elle s'est mariée depuis plus d'une dizaine d'années. Un mariage qui s'est égayé par la naissance de quatre enfants dont l'aîné est encore adolescent. Au fil du temps, le couple ne supportait plus sar vie d'indigence. Ils ont commencé à penser à se sauver de la misère. Ils connaissaient un membre de leur famille, quinquagénaire, qui séjourne depuis longtemps en France. Pourquoi ne les sauve-t-il pas ? Lorsqu'ils lui ont proposé l'idée, il a accepté. Seulement, il n'y avait pas d'autre choix qu'un mariage avec la femme. Ainsi, c'est à Sidi Kacem qu'ils ont établi l'acte de mariage. Mais qui les a aidés à avoir tous les documents nécessaires pour en établir tout en donnant aux adouls des fausses informations? C'est sûr à cette question que la police judiciaire de Meknès se penche actuellement pour mettre la main sur tous les complices, dont le second mari, actuellement en France, impliqués dans cette affaire. Alors que Nadia et son mari, ont été traduits devant la Cour d'appel pour faux en écriture officielle, usage de faux et établissement d'un acte de mariage invalide.