Lors de l'ouverture des travaux de la conférence de l'Union interparlementaire, S.M. le Roi Mohammed VI a tracé les contours d'une véritable politique de règlement des conflits qui déchirent la planète. Que veut au juste l'Algérie ? depuis 1975, sous le règne de Houari Boumédiane, nos voisins de l'Est ont toujours brandi le sacro-saint principe de l'autodétermination et du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Elle a soutenu mordicus, la république sahraouie fantoche. Elle a payé des votes à l'Organisation de l'unité africaine pour faire admettre la RASD et obliger le Maroc à quitter l'organisation panafricaine… Quand on se pose la question sur la véracité de l'énoncé algérien, on se heurte à un front de refus qui utilise de nobles idéaux dans la défense de causes artificielles. Le droit à l'autodétermination est sacré. Et l'Algérie en abuse quand elle veut le mettre au service d'une entité artificielle. Et voilà que 25 ans après, les véritables desseins d'Alger se sont fait jour. On ne dira pas que c'est à la surprise générale, parce que les connaisseurs des arcanes du pouvoir algérien l'ont depuis toujours dit. Entre Alger et les positions de principe, il y a tout un monde. Au fait, Alger a tout simplement lâché le Polisario. Cela aurait été bien, voire salutaire si c'était pour rallier la voie de la raison, celle que le Maroc a toujours défendue. Parfois, au prix de beaucoup de sacrifices. L'Algérie ne réclame ni plus ni moins qu'un partage du Sahara, avec une portion pour elle. Fini le droit du peuple sahraoui à son autodétermination. Dans une lettre adressée au président et aux membres du conseil de sécurité (CS), l'ambassadeur, représentant permanent de l'Algérie à l'ONU, Abdellah Baali, souligne que l'Algérie a réitéré "sa position selon laquelle le plan de règlement, seul cadre accepte pour une solution juste et durable de la question du Sahara occidental, peut être encore mis en œuvre". "Les propositions faites en mai 2001 par le front Polisario permettent une application sans heurts et impartiale du plan de règlement. C'est la raison pour laquelle l'Algérie soutient profondément l'option 1 (mise en œuvre du plan de paix et organisation du référendum) proposée par le secrétaire général". Et comme pour intimider les membres du conseil de sécurité, l'ambassadeur algérien précise que "malgré l'opposition de pas moins de dix états membres du conseil de sécurité des nations unies au projet de résolution américain, et leur préférence pour une courte résolution technique qui prolongerait le mandat de la Minurso et permettrait au conseil de sécurité de continuer et de compléter de manière transparente et démocratique l'examen des quatre options proposées par le secrétaire général dans son rapport du 19 février 2002, une minorité d'états membres, appuyant le projet américain, insiste encore pour imposer l'examen du seul projet d'accord-cadre à l'ensemble des membres du conseil de sécurité ainsi qu'au front Polisario et à l'Algérie". L'Algérie, rappelons-le, rejette catégoriquement l'option 2 (accord-cadre), et « le concept même d'une autonomie qui serait octroyée aux "habitants du Sahara occidental", parce qu'elle estime qu'une telle solution ne prévoit pas d'autodétermination pour le peuple sahraoui», écrit le diplomate algérien. Le fin mot de la lettre algérienne est celui rapporté dans ce paragraphe d'anthologie, lorsque l'ambassadeur écrit que "considérant le fait que l'Algérie a été appelée à examiner une solution politique mutuellement acceptable du problème du Sahara occidental, elle a exprime sa disponibilité a explorer la proposition faite par M. James Baker pour des arrangements territoriaux entre le Maroc et le peuple sahraoui". Pour Alger, c'est la seule voie à explorer, puisque justement elle pourrait déboucher sur une portion pour elle. C'est la version algérienne du droit à l'autodétermination…