L'opération de réfection des établissements scolaires dans la province de Safi vient de démarrer. Les conditions d'octroi des marchés laissent planer des zones d'ombre. Plusieurs lycées de la province de Safi ont eu finalement la chance d'être programmés dans le cadre d'un programme national de réfection et de mise à niveau, ô combien nécessaire, voire urgente eu égard à l'état de délabrement de certains établissements après des lustres de bons et loyaux services. Pour d'autres lycées, de construction plus récente, il est manifeste que la non-qualité en a été le facteur commun. M. Abdellah Saâf, l'actuel ministre de l'Education nationale, avait annoncé lors d'une récente visite de travail à Safi un chiffre de plusieurs milliards pour l'équipement et les différentes réparations à apporter aux multiples établissements scolaires de la région Doukkala – Abda. L'intention, fort louable, mérite applaudissements nourris, dans la mesure où elle répond hic et nunc à une réclamation pressante des personnels enseignants et administratifs tellement certains lieux sont devenus désolants et indignes pour l'exercice du sacerdoce professoral. Néanmoins, les conditions d'octroi des marchés et les modalités préconisées pour le suivi et la conformité des travaux laissent planer des zones d'ombre trop denses pour être le fruit d'un quelconque hasard ; on serait tenté de parler d'une intelligence crapuleuse si aucune preuve ne vient dissiper le doute, quant à l'honnêteté et la transparence des procédures. A titre d'exemple, le lycée Idrissi s'est vu octroyer la bagatelle de 200 millions de centimes pour des travaux de réfection et de remise à niveau d'un établissement historique safiot longtemps fleuron de l'enseignement technique de toute la région. L'entreprise a été officiellement désignée et sans grande surprise .Mais personne n'est à l'heure actuelle capable de montrer le cahier de charges, seul document qui permet d'apprécier la nature des travaux , de les suivre in situ et enfin de permettre de juger l'efficience et le bon usage fait des deniers publics, un des mots d'ordre du gouvernement de l'alternance. Effectivement, sans cahier de charges mis à la disposition des acteurs locaux, personne n'est capable de dire où ira la manne . Sans possibilité de contrôle local, un petit coup de peinture peut se retrouver facturé à plusieurs millions ! ! Qui ira vérifier quoi, surtout si on « arrose » les personnes-contrôleuses adéquates, seules mises dans la confidence ..