Il représente pour la première fois son pays au Festival de Cannes. Le Palestinien Elia Suleiman fera cette année partie des 22 cinéastes qui tenteront d'enlever la Palme d'Or. Certes, Elia Suleiman ne sera pas le seul réalisateur à représenter son pays pour la première fois lors du festival cannois. Le Syrien Oussama Mouhamad, le Libanais Ghassan Salhab et le Tadjik Djamshed Usmanov en feront de même, puisque l'une des particularités de cette 55ème édition est sa diversité de genres, d'origines et styles cinématographiques. La présence d'Elia Suleiman et de son œuvre « Intervention divine » représente cependant tout un symbole. L'artiste est né à Nazareth en 1960. Il a par la suite vécu à New York, pendant plus de dix ans, de 1982 à 1993. Il y a réalisé deux courts métrages, dont le premier est présenté comme radicalement original. « Introduction à la fin d'un argument » (1991) est en effet un montage « à la mitraillette » sur la vie des palestiniens, un film qui remplace le style militant traditionnel par l'humour. L'année d'après, Suleiman a réalisé « L'hommage par assassinat », une histoire qui se déroule à New York, une nuit, pendant la Guerre du Golfe. Palestinien, Elia Suleiman est avant tout un réalisateur contemporain qui a su trouver son propre style, à la fois acide et observateur. Pour son premier long métrage, « Chronique d'une disparition » (1996, Prix du 1er long métrage à la Mostra de Venise), le cinéaste est revenu à Nazareth, sa ville natale. Il y filme sa famille, au sens large : son père, sa mère, ses amis et ses voisins. De cet aspect, il a d'ailleurs expliqué que ses parents étaient sa dernière patrie. « C'est un geste d'affection envers mes parents et du lieu où j'ai été élevé. C'est également politique dans le sens où, quand je dis cela, je rejette toute possibilité de m'identifier à un pays ». Cette année, Elia Suleiman montera pour la première fois les marches du Palais des Festivals. A côté de « Intervention divine », on retrouvera 21 autres œuvres, dont certaines de taille comme « Sweet sixteen » du Britannique Ken Loach ou encore « L'ora di religione » de l'Italien Marco Bellocchio et « The pianist » de Roman Polanski. Des habitués, eux, de la Croisette.