L'Istiqlal a enlevé quatre des six villes où sera appliqué le principe de l'unité de la ville. L'USFP s'est maintenue seulement à Rabat, tandis que le MP a conservé le contrôle de Salé. Le scrutin communal du 12 septembre a enfanté une carte éclatée dans les grandes villes où sera appliqué le principe de l'unité de la ville. Aucun parti n'ayant réussi à l'issue de ces échéances à disposer d'une majorité qui lui permettrait de s'imposer naturellement comme une force incontestable, toutes les combinaisons en vue de former une majorité sont possibles. Une situation complexe qui s'apparente à un casse-tête et qui ouvre la voie aux marchandages. Première ville du pays, Casablanca qui a vu les ténors de tous les partis en lice gagner leur ticket communal a basculé dans le camp de l'Istiqlal avec 19 sièges dans le Conseil de la ville sur un total de 131. L'USFP (17 sièges) est arrivée en deuxième position tandis que la troisième place est revenue au PJD (16 sièges). L'UC s'est bien comportée avec 11 sièges et le RNI a récolté 10. La Mouvance populaire totalise le plus grand nombre de sièges, soit 20 ( 8 du MNP et 8 du MP plus les 4 de l'UD). Toutes les combinaisons sont possibles, y compris celle de la coalition gouvernementale pour gérer la métropole. Marrakech est redevenue istiqlalienne où sur 81 membres que compte le Conseil de la ville, le parti de Abbas El Fassi a décroché 15 sièges. Il est talonné par l'UC avec 13 sièges, l'USFP (11 sièges) et le PJD (6 sièges). Autre grande ville où l'Istiqlal est venu en tête, Tanger avec 9 sièges seulement sur un total de 68 membres. Le second, le RNI, a obtenu 8 sièges, tandis que l'USFP et le MNP ont obtenu chacun 7 sièges. Le PPS a enlevé 4 sièges. Une multitude de partis sont dans le jeu avec un score oscillant entre 1 et 3 sièges. Ce qui a rendu la carte locale très émiettée. Fès est tombée également dans l'escarcelle de l'Istiqlal avec 23 sièges, suivi de l'USFP (14 sièges) et du PJD (9 sièges). Rabat est restée USFP avec 17 sièges sur un total de 81 membres du Conseil de la ville. Le MP est venu en deuxième position avec 13 sièges. L'Istiqlal est arrivé en troisième position (11 sièges) suivi du PJD avec 8 sièges. Le RNI a récolté 4. Comme un peu partout, le PPS s'est bien comporté avec 7 sièges. L'UC a bien réagi en obtenant 5 sièges. Salé, autre ville concernée par l'unité de la ville, est resté dans le giron du MP grâce à la performance de la liste conduite par son chef de file Driss Sentissi, par ailleurs, président sortant de la communauté urbaine et du conseil municipal de Bettana. Sur un total de 71 membres, le mouvement de Mohand Laenser a placé 18 suivi du PJD avec 10 sièges. Le RNI, l'Istiqlal, l'USFP et le FFD ont obtenu respectivement 9, 7 et 4 sièges. L'USFP a conservé son fief d'Agadir grâce à la liste conduite par Tarek Kabbage qui a conquis 14 sièges sur 45. Le MP dont le chef de file est Brahim Zerkdi a réalisé une belle performance en occupant la deuxième position avec 9 sièges. Le RNI obtient, lui, 6 sièges. Deux listes SAP dont l'une conduite par Saïd Addour ont totalisé 7 sièges. L'Istiqlal n'a pas fait de percée, il a gagné 3 sièges seulement. Qui sera le futur maire de la capitale du Souss ? Les négociations ont déjà commencé mais il est trop tôt pour faire des pronostics. Une chose est sûre : la valse des étiquettes un peu partout à travers le pays ne va pas tarder à commencer sur fond de marchandages souvent sonnants et trébuchants. La majorité est fonction de la capacité du candidat à la présidence pour la soutenir. À moins que les états-majors des partis n'interviennent pour orienter dans le cadre d'une vision politique cohérente la trajectoire des alliances pour leur donner un sens politique. Autrement, les différents élus risquent- ce qui était le cas jusqu'ici- de s'autonomiser encore par rapport à leurs formations respectives et vendre leurs voix au plus offrant. Il y va de la crédibilité des partis politiques qui ont obligation de faire respecter le choix des citoyens et le symbole qu'ils représentent.