La masturbation continue de constituer une pratique honteuse dont on évite de parler. Cette forme de sexualité consiste à auto-stimuler ses propres organes génitaux dans le but d'avoir un orgasme. Durant l'adolescence, la masturbation permet de découvrir son corps et de comprendre ses propres réactions sexuelles. C'est au cours de cette période que la fréquence atteint son maximum (2 à 3 fois par semaine) pour le garçon contre 1 à 2 fois chez la fille. Si de manière générale, la fréquence de masturbation diminue avec l'âge, elle peut redevenir fréquente en raison de l'absence du partenaire ou lorsque le partenaire est incompétent sexuellement. Autrefois considérée comme scandaleuse et responsable de troubles psychiques graves pouvant rendre fou, de nombreux sexologues et psychologues sont unanimes quant aux bienfaits de la masturbation. Une étude menée par la psychologue Carol Rinkleib Ellison avait révélé que 39% des Américaines se masturbaient pour se détendre. Selon l'avis de nombreux spécialistes, la masturbation constitue un moyen efficace pour diminuer le stress. Constituant une source de plaisir, elle apaise les états de nervosité chez l'homme comme chez la femme. La masturbation permet non seulement de mieux connaître son corps mais également d'atteindre celui de son ou sa partenaire et par conséquent d'atteindre des plaisirs plus intenses. Dans son ouvrage intitulé «Le traité des orgasmes», Dr Gérard Leleu, médecin sexologue, affirme que «se donner du plaisir, c'est affirmer son autonomie érotique, ce qui est bénéfique à l'harmonie du couple». Les pères de la sexologie, les Américains Masters et Johnson ont dévoilé à travers leurs études que la masturbation favorise l'orgasme vaginal. Il en ressort que 94% des femmes qui se masturbent n'ont pas d'orgasmes vaginaux. Ce constat s'explique par le fait que la masturbation du clitoris augmente la sensibilité au plaisir. La masturbation est aussi un excellent somnifère. La libération par le cerveau de neurohormones, en particulier des endomorphines sont reconnues pour favoriser l'endormissement. Tout comme le rapport sexuel, cette pratique est un moyen qui permet non seulement de lutter efficacement contre la douleur mais également d'améliorer les performances. En effet, un homme qui se masturbe régulièrement, apprend à mieux contrôler son éjaculation. Parmi les autres bienfaits, des chercheurs australiens ont souligné que la masturbation prévient le cancer de la prostate.Selon ces derniers, plus les hommes éjaculent entre 20 et 50 ans et moins ils risquent de développer un cancer de la prostate. La masturbation limiterait l'accumulation de liquide séminal dans les canaux prostatiques et préviendrait ainsi le risque de cancer. Du point de vue religieux, certains ouléma n'hésitent à pas à autoriser la masturbation. Tel est le cas de Abdelbari Zemzmi, prédicateur pour qui «les ouléma qui interdisent la masturbation veulent frustrer les jeunes» (voir entretien).