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Dr Rassi Mustapha : «Le sexe est un besoin qui ne disparaît pas avec l'âge»
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 03 - 2010

Selon Dr Rrassi Mustapha, Sexologue à Oujda, ce n'est pas le vieillissement en soi qui altère l'activité sexuelle des seniors mais ce sont plutôt les maladies du troisième âge et leurs traitements.
ALM : Comment évolue la sexualité des personnes âgées?
Dr Rassi Mustapha : Chaque individu, homme ou femme, vieillit « à sa façon » selon l'élan et la vitesse du processus physiologique de vieillissement. La ménopause chez les femmes, vu l'augmentation de l'espérance de vie, constitue un phénomène inéluctable qui va marquer le restant de leurs vies pour au moins vingt à trente ans. La ménopause est accompagnée par un arrêt brutal des oestrogènes et de l'ovulation. Ce qui influence la vie sexuelle et fait que le temps de la réponse à une stimulation sexuelle s'allonge et la lubrification vaginale devient faible et tardive. La souplesse vaginale diminue elle aussi, parfois des douleurs lors des frottements apparaissent, les contractions lors de la phase d'orgasme sont moins intenses, la détumescence est nettement plus rapide… Selon des études qui ont comparé l'activité sexuelle des femmes ménopausées et des femmes non ménopausées, on note que près de 80% des femmes ménopausées signalaient une diminution d'intérêt pour la sexualité et que plus de 75% avaient moins d'un rapport par semaine. Les femmes ménopausées jugeaient leurs rapports moins satisfaisants et leurs orgasmes moins fréquents. Chez l'homme, la production de la testostérone, responsable de la virilité masculine, diminue avec l'âge entre 40 et 70 ans. On admet que le taux de testostérone s'abaisse d'environ 1,2% par an. La proportion de sujets présentant un abaissement du taux de testostérone passe de 20% chez les sujets de la soixantaine à 50% pour les sujets de 80 ans.
Quels sont les problèmes qui risquent d'altérer l'activité sexuelle chez les seniors ?
On peut dire qu'en général, ce n'est pas le vieillissement en soi qui altère l'activité sexuelle des seniors mais ce sont plutôt les maladies du troisième âge et leurs traitements, éventuellement le manque de partenaires, et enfin les facteurs psychologiques et relationnels qui sont responsables de la perturbation de la sexualité des seniors.
Plusieurs études ont identifié les facteurs suivants :
- Perte du partenaire surtout après le décès dans plus de 60% des cas,
- Diminution du désir sexuel surtout chez les femmes avec près de 30% d'entre elles
- Problèmes liés aux maladies chroniques tels que le diabète, l'hypertension artérielle, maladies cardio-vasculaire, accidents cérébraux, 20% des cas
- Problèmes liés aux troubles de l'érection,
- Perte de l'estime de soi et de l'attraction par l'autre sexe rencontrée chez près de 80% des femmes et chez 55% des hommes,
- Difficulté d'assurer l'intimité spatiale et temporelle
- Maladies psychiques du troisième âge : troubles de mémoire, dépression, Alzheimer, etc.
Y a-t-il des moyens pour améliorer la qualité de leur vie sexuelle ?
Ceci suscite une prise en charge de la santé des seniors dans sa globalité médicalement et socialement. D'habitude on a tendance à considérer qu'à cet âge, l'Homme (avec un grand H), cesse toute activité et perd tout désir du plaisir. Et c'est là une grande erreur, puisque si l'individu perd la force de certaines de ses facultés, il ne perd pas la faculté elle-même. Le sexe est un besoin qui ne disparaît pas avec l'âge. Je me permettrais d'émettre quelques conseils généraux comme, par exemple, le respect de la vie des seniors sans aucune atteinte à leurs intimités et à leurs libertés, la prise en charge des plaintes somatiques et psychiques sans mettre dans l'ombre les facteurs liés à leur sexualité. Aussi, en tant que sexologue, je dirai qu'il faut être très prudent par rapport au fait de recourir à l'automédication pour traiter les troubles sexuels accompagnant cet âge. Au 21ème siècle, on devrait cesser de vendre des illusions et cesser de permettre le charlatanisme. Nul ne devrait ignorer que tout doit être mis sous l'épreuve de l'évidence scientifique.
Pouvez-vous nous parler de quelques cas rencontrés dans votre cabinet ?
J'ai en tête deux cas qui peuvent illustrer les deux facettes de la sexualité, je veux dire par là, la réalité et ce qui devrait être. Je cite le cas d'un monsieur de 82 ans, veuf, qui vient de se remarier avec une dame de 50 ans. Cet homme, suivi pour des problèmes cardio-vasculaires, mais toutefois bien équilibré, bien portant et qui se déplace en vélo, confirme la possibilité d'avoir une fréquence moyenne de trois rapports par semaine. Ce qui est plus que la normale à cet âge. Le deuxième cas concerne un monsieur âgé de plus de 60 ans, dont la femme est alitée suite à une hémiplégie. Ce monsieur est amené à se masturber fréquemment pour soulager ses tensions sexuelles. Et dire que ce ne sont que les adolescents qui se masturbent!?
Changement du comportement sexuel
William Howell Masters et Virginia Eshelman Johnson sont des sexologues américains. Ils furent pionniers en matière de sexologie humaine et ont étudié en laboratoire des centaines de couples et d'individus pratiquant une activité sexuelle. C'est ainsi qu'ils ont découvert certaines différences spécifiques entre leurs sujets âgés et les plus jeunes.
Côté femmes
Ils ont observé, chez les femmes âgées, un fléchissement du taux de réponse concernant certaines réactions physiques au cours des rapports sexuels : diminution du rougissement sexuel, diminution de la coloration et réduction de l'épaississement des petites lèvres avant l'orgasme. Cependant, fait important, le clitoris des femmes âgées demeure très sensible bien que la lubrification vaginale se fasse plus lentement que chez les sujets plus jeunes. Les femmes âgées sont en pleine possession de leurs capacités sexuelles et capables d'atteindre l'orgasme et il n'existe aucune raison physiologique susceptible d'empêcher les femmes âgées de poursuivre leur activité sexuelle au même rythme qu'avant la ménopause, en supposant évidemment que leur fonction sexuelle ne soit pas altérée par l'effet des médicaments ou par certaines conditions débilitantes.
Côté hommes
Pour ce qui est des hommes âgés, Masters et Johnson ont observé des changements plus nombreux dans leur comportement sexuel que dans celui de la femme âgée. On observe en effet que les hommes âgés prennent fréquemment de deux à trois fois plus de temps que les jeunes pour obtenir une érection et qu'ils la maintiennent plus longtemps sans éjaculation. La force d'éjaculation diminue en vieillissant, et le délai nécessaire à l'obtention d'une deuxième éjaculation après l'orgasme est plus long chez les hommes âgés. Certains éprouvent aussi une diminution des sensations voluptueuses lors de l'éjaculation. Ils estiment que les hommes âgés qui maintiennent une activité sexuelle régulière, demeurent en bonne santé et conservent une « saine » orientation psychologique, peuvent dans de nombreux cas poursuivre leur activité sexuelle jusqu'à 80 ans et au-delà.


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