Les MRE consacrent l'essentiel de leurs investissements à l'immobilier à hauteur de 81,4 %et au commerce avec 8,4 %. C'est ce qui ressort d'une enquête du Haut commissariat au Plan (HCP) sur «L'insertion socio-économique des MRE dans les pays d'accueil». Réalisée en 2005 sur un échantillon de 2.832 chefs de ménage marocains résidant à l'étranger, cette étude montre que les secteurs de l'industrie, de l'agriculture et du tourisme n'en totalisent que 5,3 %. L'analyse des intentions d'investissement des MRE au Maroc montre que 60,3 % des MRE, chefs de ménage, envisagent de réaliser des investissements dans leur pays d'origine, que 53,7% de ceux qui ont déjà investi au Maroc et 65,5 % de ceux qui ne l'ont pas encore fait comptent y investir. Interrogés sur les incitations dont ils souhaiteraient bénéficier pour investir au Maroc, les MRE chefs de ménage insistent en priorité sur les facilités administratives (42,4% des déclarations), les facilités d'accès au crédit (18,5%), les encouragements fiscaux (12,6%), la transparence et la lutte contre la corruption (8,9%), l'accueil, l'orientation et le renseignement (6 %), l'infrastructure (5,5%) et l'aide technique et technologique (1,5%). L'enquête montre, également, une faible adéquation entre l'éducation et l'emploi et un faible accès des MRE employés à la formation professionnelle. En effet, 42,4 % des MRE chefs de ménage affirment que l'emploi qu'ils occupent ne correspond pas du tout à leur formation, 27,8 % des sondés qualifient cette adéquation de moyenne et seulement 29,9% estiment que leur emploi est en parfaite relation avec leur formations et diplômes. De plus, l'enquête révèle que les MRE chefs de ménage employés accèdent peu à la formation professionnelle. 70,3% d'entre eux déclarent n'avoir jamais suivi une formation professionnelle, contre 30,7% qui affirment le contraire. Pour ce qui est de l'insertion des MRE par l'accès au marché du travail des pays d'accueil, la même enquête révèle que le taux d'activité de l'ensemble des MRE âgés de 15 ans et plus est de 57,1% (74,6% pour les hommes et 34,7% pour les femmes). Ces chiffres, estime le HCP, dénotent une participation limitée des femmes au marché du travail des pays d'accueil. Le taux de chômage, qui s'élève à 8,2% pour les MRE enquêtés, affecte plus les femmes (12,9%) que les hommes (6,5%). Il ressort de la répartition des MRE actifs selon les professions principales que près de 71 % sont employés dans des professions de faible qualification. Les professions nécessitant des niveaux élevés de qualification ne sont exercées que par 7,5% des MRE actifs. Le reste des professions occupe 21,5% des MRE actifs. Selon le statut professionnel des MRE, le salariat reste dominant avec près de 90 %, les employeurs et les indépendants représentent près de 9,4 %, précise l'enquête, ajoutant que 27 % des MRE actifs salariés sont des femmes. L'analyse des liens économiques et sociaux des MRE avec le Maroc et les pays d'accueil fait ressortir que 56,4 % des chefs de ménage enquêtés ont réalisé au moins un investissement au Maroc ou aux pays d'accueil, soit un nombre moyen d'investissement par ménage de 0,78 %.