Le Groupe Banques Populaires vient d'annoncer la baisse des taux d'intérêt des crédits accordés aux PME qui se lancent dans de nouveaux projets. Une décision qui vient un mois après la tenue du 11ème Conseil de la monnaie. Sommes nous à la veille d'une nouvelle politique des banques dans le domaine du financement des PME-PMI ? Tout laisse à le croire. Du moins, si l'on en juge par la décision de la Banque Populaire de réduire les taux d'intérêt des crédits d'investissements de 7,25% (HT) pour le moyen terme et de 8,25 HT pour le long-terme. Ces taux sont applicables à tout nouveau projet réalisé par les PME-PMI. En attendant la réaction des autres institutions bancaires face à cette baisse, des responsables de Banque Populaire, ont indiqué que cette décision traduit l'engagement de la banque suite à la onzième édition du Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne (CNME) tenu le 11 mars 2002. Notons que lors de rencontre, l'argentier du royaume a souligné que la réforme du dispositif de financement des PME-PMI vise l'assouplissement des conditions d'octroi des crédits à travers la supression du cofinancement accordé par l'Etat et son remplacement par un système de garantie qui couvrira 85% du prêt bancaire au lieu des 2/3 appliqué actuellement. Dans l'objectif de lever les contraintes de financement en fonds propres des PME, un projet-cadre portant sur les organismes de capital-risque est en cours de finalisation. Selon Fatahallah Oualalou, ministre de l'Economie et des Finances, ces établissements qui devront détenir en permanence une proportion de leurs actifs en participation des PME non cotées constituent un vecteur pour la croissance du tissu économique national. Par ailleurs, ce nouveau mode de financement sera consolidé par la mise en place d'un fonds de garantie spécifique. L'objectif étant de permettre aux organismes de capital-risque de prendre des risques plus importants. Si les pouvoirs publics s'engagent dans une stratégie volontariste en matière de financement des PME-PMI, il faut toutefois rappeler que c'est au niveau de cette clientèle que les montants les plus élevés d'impayés sont enregistrés. C'est du moins ce que constate le Groupement Professionnel des Banques Marocaines (GPBM). Au-delà de l'atonie de l'activité économique, la fragilisation de ces structures s'explique notamment par l'insuffisance de la capitalisation de ces structures et des déficiences de gestion. La vision du GPBM est claire. L'accent doit avant tout être mis sur la mise à niveau des PME-PMI. La Charte conçue par le gouvernement constitue un bon départ, mais il faut qu'elle soit appuyée par la promotion des nouveaux outils de financement à savoir le capital-risque, le capital-développement, etc. Le système de garantie, de son côté, doit être consolidé par la dotation périodique des fonds basés sur les grandes étapes de vie des entreprises et sur la nature des financements. Tout un chantier.