Des acteurs majeurs annoncent désormais des mesures anti-crise, dont la réduction de leurs fonds en cour d'investissement. Le site d'information Venturewire vient de publier les premières données concernant le marché du capital-risque américain au premier trimestre 2002. Il apparaît que l'ensemble de la profession outre-Atlantique est affecté par la crise. Selon Venturewire, les investissements dans les jeunes pousses américaines ont atteint 5 milliards de dollars au cours des trois premiers mois de l'année, pour 445 sociétés financées. Quelque 628 jeunes pousses avaient collecté 6,7 milliards de dollars au quatrième trimestre l'an dernier, et, au premier trimestre 2001, ce sont 908 start-up qui avaient réussi à lever 12,9 milliards. Ce marché en fort ralentissement s'est concentré sur les tours de refinancement (75 % des sommes), et a privilégié les entreprises de logiciels et de biotechnologies. Les sciences de la vie, représentant sur longue période 7 à 8 % des investissements du capital-risque, ont atteint ces derniers mois pas moins de 15 % des engagements. Dans le même temps, les espérances de sorties ne se sont pas accrues. Seulement quatre introductions de start-up ont été réalisées au Nasdaq au cours du premier trimestre, et les fusions-acquisitions ont chuté de 50 % par rapport à fin 2001. Autant de facteurs qui laissent craindre de mauvaises performances pour nombre de fonds de capital-risque levés outre-Atlantique depuis 1999. Signe alarmant en provenance du marché américain, la plupart des acteurs historiques et reconnus commencent à prendre des mesures anti-crise, attestant le fait que même les « meilleurs » sont affectés. Ainsi, des investisseurs parmi les plus réputés ont-ils annoncé la réduction de leurs fonds en cours d'investissement. Pis, le gestionnaire d'un fonds d'investissement a récemment indiqué s'attendre à la disparition de près du tiers des nouvelles structures dans l'avenir, soit près de 500 entités, notamment celles qui sont nées durant la bulle Internet. Reste à savoir dans quelle proportion le marché européen va importer cette crise.