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D'un montant global annuel de plus de 300 milliards de dollars, les flux d'envois de fonds constituent une source considérable de financement du développement
Les envois de fonds à destination de l'Egypte ont diminué de 20 % et le Maroc a enregistré une baisse similaire Les envois de fonds vers les pays en développement devraient diminuer moins qu'initialement prévus en 2009 A en juger par de récentes données chiffrées de la Banque mondiale, les envois de fonds devraient diminuer moins que prévu et devenir une source de revenus de plus en plus importante pour le financement du développement dans beaucoup de pays en développement. La Banque mondiale précise dans une note d'information que les flux d'envois de fonds vers les pays en développement devraient diminuer moins que prévu initialement, pour s'établir à 317 milliards de dollars en 2009, contre 338 milliards de dollars en 2008. Et d'ajouter que l'Asie du Sud et l'Asie de l'Est ont mieux tiré leur épingle du jeu que prévu tandis que les envois de fonds à destination de l'Amérique latine et des Caraïbes ainsi que du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ont été plus faibles. Il est fort probable que la reprise de la migration et des envois de fonds soit timide en 2010 et 2011 et qu'elle soit confrontée à d'importants risques dans toutes les régions. Les travailleurs migrants ont envoyé moins d'argent dans leur pays d'origine au cours de la crise économique, mais de nouvelles données indiquent que dans l'ensemble les envois de fonds diminueront moins qu'initialement prévu en 2009, notamment en raison d'une forte croissance des envois de fonds vers l'Asie du Sud et de solides envois de fonds à destination de l'Asie de l'Est et du Pacifique. De nouvelles données indiquent que pour 2009, les envois de fonds à l'échelle mondiale diminueront pour se situer à 317 milliards de dollars, alors que le montant plus élevé qu'initialement prévu enregistré en 2008 s'élevait à 338 milliards de dollars. Cette baisse de 6,1 % est donc plus faible que celle de 7,3 % prévue au mois de juillet par la Banque mondiale. Toutefois, la Banque mondiale prévoit que les envois de fonds ne connaîtront qu'une reprise modeste en 2010 et 2011, en particulier si la reprise économique ne donne pas lieu à des créations d'emplois. De plus, les futurs flux d'envois de fonds pourraient être affectés par des facteurs supplémentaires tels qu'un resserrement du contrôle de l'immigration et des mouvements imprévisibles des taux de change. Malgré cela, il est probable que les envois de fonds demeurent plus résilients que d'autres formes de revenu et qu'ils deviennent une source encore plus importante de financement du développement dans bon nombre de pays en développement, d'après Dilip Ratha, économiste en chef et directeur de l'équipe Migration et envois de fonds du Groupe de perspectives de développement. « La nouvelle conclusion la plus importante que nous pouvons tirer après avoir observé les flux de capitaux au cours des 12 derniers mois environ pendant la crise, c'est que même durant une crise dans les pays de destination des travailleurs migrants, les envois de fonds ont tendance à demeurer résilients. Ils ne diminuent pas autant que les flux de capitaux privés », a déclaré M. Ratha. Alors que moins de personnes ont quitté leur pays d'origine pour aller chercher du travail à l'étranger pendant la crise économique, les travailleurs migrants existants n'ont pour la plupart pas bougé, malgré la faiblesse des marchés de l'emploi, et ils ont essayé de continuer à envoyer de l'argent dans leur pays d'origine en réduisant leurs dépenses pour vivre, explique Dilip Ratha. Depuis le début de 2009, les flux d'envois de fonds vers l'Asie du Sud connaissent une forte croissance, explique M. Ratha. Ainsi, les envois de fonds à destination du Pakistan ont augmenté de 24 % au cours des huit premiers mois de 2009 alors que les envois de fonds vers le Bangladesh et le Népal ont augmenté de 16 % et 13 % respectivement au cours de cette même période. Les flux à destination d'Asie de l'Est et du Pacifique ont également été supérieurs aux attentes et la région pourrait enregistrer une forte hausse des envois de fonds au quatrième trimestre de 2009, alors que les travailleurs migrants envoient de l'argent pour aider leurs familles qui ont été touchées par les typhons Ondoy et Pepeng et par le séisme dans les îles du Pacifique, selon la note d'information sur la migration et le développement datée du 3 novembre 2009. En revanche, les envois de fonds ont diminué davantage que prévu en Amérique latine et dans les Caraïbes ainsi qu'au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les flux à destination du Mexique ont diminué de 13,4 % au cours des neuf premiers mois de 2009, mais semblent avoir atteint un plancher. Les envois de fonds à destination de l'Égypte ont diminué de 20 % et le Maroc a enregistré une baisse similaire. En Europe et en Asie centrale, les flux à destination de l'Arménie et du Tadjikistan ont chuté de plus de 30 % au cours de la première moitié de 2009. La Pologne et la Roumanie ont également subi une importante baisse de leurs flux. Les flux d'envois de fonds à destination de l'Afrique subsaharienne ont été meilleurs qu'anticipé. Ainsi, les flux vers le Nigeria, le Kenya et l'Ouganda affichent une croissance supérieure ou une baisse inférieure à ce qui était anticipé. Les flux d'envois de fonds devraient demeurer presque stables en 2010, avec une modeste hausse de 1,4 %, avant d'enregistrer une croissance de 3,9 % en 2011, selon la nouvelle note d'information. « À ce rythme modeste de reprise, il est improbable que les flux d'envois de fonds ne retrouvent d'ici 2011 leur niveau de 2008 », souligne la note d'information. Les perspectives pourraient être encore plus sombres si la crise venait à durer plus longtemps que prévu et si la reprise devait cesser subitement dans des secteurs émergents tels que la construction. La faiblesse des marchés de l'emploi dans les pays de destination des travailleurs migrants risque également de mener à un resserrement du contrôle de l'immigration. La note d'information souligne que plusieurs pays d'Europe étudient des mesures qui pourraient réduire l'arrivée de nouveaux migrants. Une troisième source de risque susceptible d'avoir une incidence sur les perspectives est la possibilité que les mouvements de taux de change aient un impact sur la valeur des envois de fonds des travailleurs dans leur pays d'origine ou qu'ils rendent moins attrayant d'y envoyer de l'argent. La note d'information conclut qu'avec un montant total de plus de 300 milliards de dollars par année, les flux d'envois de fonds constituent néanmoins une source considérable de financement du développement et un rayon d'espoir en ces temps difficiles.