Le mois de Ramadan tombe, cette année, en pleine période estivale. A cet effet, beaucoup de Marocains ont préféré avancer leurs grandes vacances d'été. D'ailleurs, l'opération d'accueil des Marocains résidant à l'étranger (MRE) «Marhaba 2010» a débuté le 5 juin dernier. «Le démarrage avancé de l'opération d'accueil répond aux besoins des MRE dont une bonne partie choisit de rentrer au pays pour passer les vacances plus tôt que d'habitude, comme cela a été constaté en 2009 en prévision du mois sacré du ramadan attendu cette année vers la deuxième semaine du mois d'août », ont indiqué les responsables de la Fondation Mohammed V pour la solidarité lors du lancement de l'opération du transit Marhaba 2010. Par ailleurs, les villes touristiques et côtières au Maroc ont été prises d'assaut, notamment par les touristes nationaux un peu tôt que les précédentes saisons estivales. Selon les professionnels du tourisme, les plages marocaines ont commencé, cet été, à être pleines début juillet. La plupart des Marocains ont voulu ainsi profiter du maximum de leurs vacances. «Les Marocains ne peuvent pas fréquenter la plage pendant le mois sacré de Ramadan», confie Badia Braïchi, enseignante à Rabat. Et de poursuivre que « personnellement, je suis venue en compagnie de mes deux enfants à Assilah dès le début des vacances scolaires. Nous avons pu y passer quelques jours avec mon frère, son épouse et ses deux enfants, qui résident en Belgique. Ils ont choisi d'avancer leur congé annuel et de faire en sorte qu'il ne coïncide pas avec le mois de Ramadan». Originaire d'Assilah et possédant une maison dans cette petite ville touristique, Mme Braïchi affirme que comme c'est le cas pour les pays musulmans, Ramadan est considéré au Maroc comme un mois de quiétude, de recueillement et de piété. Les Marocains se préparent beaucoup pour accueillir ce mois sacré. «Mes deux enfants et moi sommes très heureux de passer une partie de Ramadan avec ma mère à Assilah. Cela ne va pas m'empêcher de me préparer pour bien vivre l'ambiance festive de ce mois de jeûne que je continue à aimer», dit-elle. Alors que certains Marocains se sont vus abréger leurs vacances à l'approche du mois de Ramadan, d'autres ont choisi de passer leur congé chez eux entourés de leur famille. «Cela me permet principalement de consacrer beaucoup de temps à la prière et au recueillement», témoigne cet employé dans une administration publique. Il est à noter qu'un bon nombre de MRE à la retraite a choisi ces dernières années de passer le Ramadan au Maroc. Ils estiment que leur pays d'origine demeure le meilleur endroit pour pratiquer les rites de l'Islam pendant ce mois sacré. «J'ai décidé de rejoindre ma femme, qui se trouve à Tanger depuis mai dernier pour passer ensemble ce mois du jeûne. Je trouve que c'est la meilleure occasion pour nous de rendre visite à nos proches et amis. J'aurais aimé que mon fils unique ait fait de même pour faire découvrir à ses enfants, qui viennent rarement au Maroc, nos coutumes et traditions pendant le mois de Ramadan», témoigne ce retraité de 78 ans qui vit depuis une cinquantaine d'années en Hollande. Quant aux hôtels dans les villes côtières marocaines, ils ont connu une grande affluence pendant le mois de juillet. «Les prestataires de services dans le domaine du tourisme n'ont pas à se plaindre. La saison a commencé cette année prématurément. Et les hôtels ont affiché complet pratiquement pendant tout le mois de juillet», explique Mohamed El Hitmi, P-dg d'une agence de voyages à Tanger. Selon les professionnels du tourisme, la majorité des touristes étrangers évitent de se rendre dans les pays musulmans au cours du Ramadan. C'est pourquoi des professionnels de l'hôtellerie proposent de pratiquer un tarif spécial destiné principalement aux touristes nationaux. «Nous nous sommes réunis à deux reprises au sein de notre association en vue d'examiner la situation pendant le mois de Ramadan. Nous avons convenu de diminuer nos prix pour pouvoir attirer un grand nombre de clients, principalement parmi les touristes nationaux», affirme un opérateur hôtelier à Tanger. Selon M. El Hitmi, les professionnels du tourisme sont appelés à innover dans leurs moyens et s'inspirer des expériences réussies dans d'autres pays touristiques. Et ce pour encourager dans les années à venir les touristes à visiter le Maroc pendant le mois de Ramadan. «Les touristes estiment que l'ambiance ramadanesque au Maroc n'est pas désagréable à vivre principalement pendant la journée. Surtout pour les clients qui aiment le beau temps et le calme qui caractérise nos plages… Il faut mettre cela en exergue pour mieux vendre notre destination en été prochain», précise M. El Hitmi.