Actuellement, le Maroc dispose de spécialistes très compétents en cancérologie, de centres publics et privés équipés selon la dernière technologie et respectant les standards internationaux. La véritable problématique réside dans la cherté des prestations (examens, médicaments...), la faible couverture de la population marocaine par assurance-maladie qui tarde à se mettre en place. Comment donc concilier aujourd'hui, au Maroc, entre la disponibilité de moyens thérapeutiques efficaces contre les maladies cancéreuses et la faiblesse d'accessibilité de malades économiquement très faible ? Cette question est au centre des travaux du 12ème congrès national de cancérologie qui s'est tenu au Centre international des conférences Mohammed VI de Skhirat les 16 et 17 avril 2004. Pour le professeur Abdelilah Souadka, président de la Société marocaine de cancérologie et chirurgie carcinologique à l'Institut national d'oncologie de Rabat (INO), le cancer ne devrait plus tuer. Le diagnostic tardif et la mauvaise prise en charge thérapeutique sont les véritables causes du décès des malades atteints de cancer. Cette affirmation n'est ni dénuée de sens ni anti-scientifique. Tous les spécialistes de la cancérologie la confirment. La problématique réside dans les retards diagnostics et le manque d'information de la population afin qu'elle puisse bénéficier d'un diagnostic précoce et des thérapeutiques adéquates. L'exemple le plus frappant : Le cancer du sein, en cas de diagnostic précoce, on conserve le sein et on traite la maladie cancéreuse; en cas de diagnostic tardif, c'est l'amputation du sein, la féminité est ébranlée et le pronostic vital est hypothéqué Les thérapeutiques ciblées des cancers grâce à des médicaments spécifiques, les nouvelles techniques d'irradiation des tumeurs malignes, la chirurgie non invasive ou coelio-chirurgie, la haute technologie en matière de diagnostic et de traitement des cancers tels le Pet Scanner ou la Radiofréquence, étaient les autres principaux thèmes du 12ème Congrès national de cancérologie. Pour le professeur Hassan Errihani, chef du service d'oncologie médical à l'INO, les médications anticancéreuses actuellement disponibles sont d'une efficacité meilleure avec en plus moins d'effets secondaires. Particulièrement les chimiothérapies dites ciblées qui ont des actions spécifiques en fonction de la nature de la tumeur maligne. Le véritable handicap, se désole ce professeur en oncologie médicale, est le faible pouvoir d'achat de la population marocaine, qui rend ces médicaments, pourtant efficaces, hors de leur portée. Evoquant la place des techniques de radiothérapie, autre thème de discussions lors de cette rencontre sur les maladies cancéreuses, le docteur El Morchid, radiothérapeute, évoque les progrès notables enregistrés dans les traitements par les irradiations, qu'on maîtrise de plus en plus et qui constituent une alternative ou un complément thérapeutique à la chirurgie dans de nombreuses localisations cancéreuses. Tout en spécifiant que l'irradiation partielle est une nouvelle technique pour détruire une tumeur maligne sans léser les zones avoisinantes. L'intérêt de la radiofréquence, autre méthode thérapeutique non invasive, basée sur les ultrasons, particulièrement dans la prise en charge des métastases du foie, d'adénopathies douloureuses, est une des innovations qui a été discutée lors de ce 12ème congrès national de cancérologie, avec le Pet Scanner, appareil hypersophistiqué en tant que nouvelle technologie de diagnostic de pointe des cancers, qui permet de détecter des lésions malignes, qui peuvent échapper à des explorations au scanner ou même à l'IRM (imagerie par résonance magnétique). • Par Dr Anwar Cherkaoui