A notre arrivée à Florence, en Italie, (pour essayer la nouvelle Ford Fiesta), notre premier contact avec le monde extérieur et local se fait tout simplement à la sortie de l'aéroport. Et là, un taxi –venu déposer du monde en partance– attire notre attention. Et pour cause. L'engin ne dégage ni bruit, ni fumée. Même son chauffeur est propre ! (Mais cela est une autre histoire…). En fait, cette auto, de blanc vêtue, à un cœur vert, puisqu'il s'agit d'une Prius, la fameuse voiture hybride de Toyota. Pour ceux qui ne connaissent pas ce qu'est une voiture hybride –et il y en a encore beaucoup, rassurez-vous si vous en faites partie–, c'est tout simplement un véhicule qui recourt à deux moteurs : l'un carburant à l'essence ou au Diesel, l'autre étant à énergie électrique. Comment ça marche ? En phase de démarrage ou lorsque les batteries sont vides, seul le petit 1.5 litre essence est en service. Lorsque la voiture est lancée, ses batteries se rechargent, puis prennent le relais. Résultat : la consommation est beaucoup plus faible que celle d'une voiture ordinaire. Idem pour les rejets polluants. La Prius ne dégage ainsi que 104 g de C02 au kilomètre, alors qu'un véhicule de même gabarit, qu'il soit essence ou Diesel, émet en moyenne 140 g de CO2 au km. Selon les experts, l'économie écologique réalisée par la Prius –par rapport au véhicule à 140 g de CO2 au km– se chiffre à 1702 tonnes de CO2 sur une année ! C'est énorme et c'est suffisant pour faire sourire un député vert comme Daniel Cohn-Bendit lorsqu'il voit une Prius passer devant lui. Mais pas que lui. Les meilleurs journalistes spécialisés du Vieux Continent l'ont élu «Voiture de l'année 2005 en Europe», tandis qu'elle est plébiscitée par une certaine clientèle, comme les Américains, y compris les stars de cinéma. Si bien que Toyota en a vendu plus d'un million d'exemplaires, depuis son lancement, fin 97 ! Face à un tel succès, les autres constructeurs ne sont d'ailleurs pas restés les bras croisés. Honda a développé l'Insight, Kia a également «hybridé» sa Rio, tandis que PSA Peugeot Citroën peaufine ses Hybride-HDI. Une 308 animée par cette bi-motorisation a d'ailleurs été confiée au ministre français de l'Ecologie et du Développement durable, Jean-Louis Borloo. Bref, tout le monde va s'y mettre et probablement même dans une échéance pas si lointaine. Reste une question que l'on est en droit de se poser, et qui est celle de savoir qu'adviendra-t-il –si des fois les hybrides se généralisent rapidement– de l'automobile située aux antipodes ? L'allusion est ici faite, aux modèles bon marché (Dacia Logan en tête), ainsi qu'aux puissants bolides et autres gros 4×4 de luxe. Certes, Lexus a déjà une longueur d'avance en la matière avec sa gamme «H» de SUV hybrides, tandis que Porsche a confirmé l'arrivée d'ici 2010 d'un Cayenne mi-essence, mi-électrique. Le «low-cost», lui, ne devrait pas être «branché» à ce courant avant des lustres. Du coup et d'ici 15 ou 20 ans, cela donnerait d'un côté, des voitures propres en Europe, au Japon et aux USA, puis de l'autre des autos archaïques ou vétustes et polluantes pour les pays émergents. Un autre clivage Nord-Sud…