PSA (Peugeot-Citroën) vient de dévoiler en première mondiale deux voitures hybrides diesel (gazole/électricité). Deux prototypes dont le bloc motopropulseur fait reculer à un niveau inégalé les cotes de consommation de carburant et d'émissions de gaz à effet de serre. Une intéressante démonstration technologique. Vendredi dernier, le groupe PSA (Peugeot-Citroën) a présenté dans son siège parisien une Citroën C4 et une Peugeot 307. Leur particularité ou plutôt leur point commun est qu'elles sont dotées du moteur «Hybride HDi». Il s'agit d'une technologie associant au moteur diesel HDi 1.6 l, un Filtre à Particule (FAP), ainsi qu'un système Stop & Start (STT) de dernière génération et y ajoutant un moteur électrique, un onduleur, des batteries haute tension et une électronique de contrôle dédiée. La transmission, elle, est assurée par une boîte manuelle pilotée. Concrètement, comment fonctionne ce bloc motopropulseur ? Lorsque l'auto évolue en milieu urbain, soit à des vitesses jusqu'à 50 km/h, elle passe automatiquement en mode 100 % électrique, sans aucune émission polluante ou sonore. Un mode qui peut aussi être manuellement sélectionné par le conducteur en appuyant sur la touche «ZEV» (Zero Emission Vehicle), située sur le tableau de bord. Selon l'état de charge des batteries, le mode ZEV favorisera prioritairement l'usage de l'énergie électrique. Parallèlement et grâce au système Stop & Start, l'alimentation du moteur Diesel se coupe automatiquement à chaque feu rouge, redémarre automatiquement par simple re-accélération et sans tourner la clé. De plus, lorsque le conducteur accélère vivement et que le régime moteur est à pleine charge (accélération en montée, dépassement…), le moteur électrique apporte ses kilowatts en renfort des chevaux du 1.6 HDi, soit une puissance additionnelle de 35%. Il en découle un certain agrément de conduite (de meilleures reprises) et des valeurs de consommation et d'émissions en baisse, puisque le bloc Diesel voit sa charge de travail soulagée par un moteur électrique. Enfin, il faut retenir qu'à vitesse stabilisée, seul le moteur HDi est sollicité et qu'une part de sa puissance sert à recharger les batteries installées sous le coffre. Malgré son architecture, cette technologie n'est pas sans rappeler le moteur hybride mis au point par Toyota (il y a bientôt une décennie), à la seule différence que les deux compactes françaises carburent au Diesel. Du coup, les questions d'économie et d'écologie sont autrement plus intéressantes. Car, il faut savoir que déjà sur une Peugeot 307 «normale», le moteur 1.6 HDi de 110 chevaux ne consomme en cycle mixte que 4,8 l/100 km et n'émet que 126 g de CO2/km. Or, dans cette configuration «Hybride-HDi», le même moteur ne consomme en moyenne que 3,4 l de gazole aux 100 km et ses émissions de CO2 sont de 90 grammes par km. Ces chiffres correspondent à une économie de 28% comparée à des moteurs diesel classiques et de 25% comparée à des moteurs hybrides essence (essence/électricité). Mais surtout, les gains obtenus constituent un record dans la catégorie des voitures moyennes, soit le segment le plus populaire dans les différents marchés européens. Aujourd'hui, il est admis qu'au-delà de la question des émissions du CO2, c'est le niveau élevé du prix des carburants, ainsi que la perspective d'un pétrole durablement plus cher qui poussent de plus en plus les constructeurs automobiles à explorer les différentes voies de motorisations hybrides ou à zéro émission polluante. Les japonais Toyota et Honda font figure de pionnier en la matière, mais des américains comme Ford veulent suivrent le pas, encouragés par le succès de la Prius. Idem pour les marques européennes qui commencent elles aussi à s'y mettre. C'est le cas par exemple de BMW qui travaille depuis plusieurs années sur des moteurs à hydrogène. Quant à PSA, si ses nouveaux moteurs hybrides ne sont encore qu'au stade expérimental, il n'en demeure pas moins que leur commercialisation reste à l'ordre du jour. Mieux encore, le groupe automobile français a indiqué lors de ladite présentation qu'il espérait vendre «plusieurs dizaines de milliers» de modèles hybrides diesel dès 2010, s'il parvient à réduire le surcoût de fabrication par trois.