Mort des suites d'un cancer des poumons le 26 septembre dernier, Paul Newman au talent qui coulait de source aurait marqué plus d'un demi-siècle du 7ème art universel. Ceux qui l'ont côtoyé de près, affirment que la légende du cinéma international, Paul Newman avait été un véritable philanthrope. En effet, il avait créé un camp d'été pour enfants malades, situé à quelques centaines de mètres de sa propriété, dans le Connecticut. Aujourd'hui, son association Hole in the Wall Camps compte une quinzaine de camps dans le monde entier. C'est à Shaker Heights, Ohio, aux Etats -Unis que Paul Newman de son vrai nom Paul Leonard Newman allait pousser son premier cri, le 26 janvier 1925. Artiste aux multiples casquettes. Acteur, réalisateur, producteur, coproducteur, scénariste, acteur voix, producteur exécutif, coproducteur exécutif, figure mythique du septième art, Paul Newman a fait ses premières preuves sur les planches du Kenyon College. A la fin de ses études, il se produit dans de petits théâtres de Woodstock et du Wisconsin, et après un passage à la Yale Drama School, il participe à des séries télévisées new-yorkaises comme «The Web», «You Are There» et «Danger». Quelques mois après son entrée à l'Actors Studio en 1952, Newman débute à Broadway dans Picnic de William Inge, puis part pour Hollywood, où la Warner lui offre son premier rôle dans « Le Calice d'argent» de Victor Saville. Robert Wise lui offre un deuxième rôle dans «Marqué par la haine», film dans lequel il interprète le boxeur Rocky Graziano. Il savoura ainsi son premier grand succès auprès du public et des critiques. Il devient alors un acteur incontournable, et collabore avec les plus grands réalisateurs américains. Avec «La Chatte sur un toit brûlant» de Richard Brooks, «Le Gaucher de Arthur Penn», «Exodus d'Otto Preminger» ou encore «L'Arnaqueur» de Robert Rossen, Newman crée ainsi un des plus beaux personnages de rebelle de l'histoire du cinéma, alliant à son charisme naturel une discipline digne des meilleurs acteurs de composition. Sur le plateau du film de Martin Ritt, «Les Feux de l'été », il rencontre Joanne Woodward, qui deviendra sa femme et à qui il donne de nombreuses fois la réplique, comme dans «Du haut de la terrasse» de Mark Robson ou «La Toile d'araignée» de Stuart Rosenberg. Il la dirige également dans plusieurs de ses films, notamment dans son premier long métrage en 1968, «Rachel, Rachel», cité quatre fois aux Oscars. Il poursuit ses fructueuses collaborations avec Stuart Rosenberg dans « Luke la main froide » en 1967 ou avec Martin Ritt dans «Paris Blues» ou encore avec George Roy Hill dans «L'Arnaque et La Castagne». Au fil du temps, il révèle à l'écran une part croissante de sa personnalité, de son humour, de ses passions, cultive subtilement son image de séducteur anarchiste, l'enrichit en explorant les pulsions contradictoires de lutteurs obstinés piégés par les circonstances. Il ne cache pas non plus ses engagements politiques, notamment avec Wusa de Rosenberg en 1970 alors qu'il figure en 19e position de la liste noire de Richard Nixon pour ses actions durant la guerre froide. Le rythme se ralentit dans les années 80. Martin Scorsese lui offre alors de reprendre son rôle de «L'Arnaqueur» dans «La Couleur de l'argent» qui lui vaudra ainsi l'Oscar du meilleur acteur en 1986 après avoir été nommé neuf fois. Après avoir donné la réplique à Kevin Costner dans «Une bouteille à la mer» de Luis Mandoki et à Tom Hanks dans «Les Sentiers de la perdition» de Sam Mendes, il prête sa voix à Doc Hudson dans le film d'animation «Cars : Quatre roues». En 2007, Paul Newman décide de mettre un terme à sa brillante carrière. Une année après, le vendredi 26 septembre 2008, le regard bleu azur de Paul Newman s'éteint pour toujours.