Le gazon synthétique n'a cessé de susciter des critiques de la part des joueurs, des entraîneurs, mais aussi des dirigeants. Ces derniers temps, plusieurs footballeurs se sont plaint de courbatures, de fissures au niveau des talons et d'autres blessures mettant ainsi en cause la fiabilité de ce gazon. Des coaches ont même remarqué des blessures durant les séances d'entraînement. Aussi, ce gazon dégagerait une odeur insupportable en cas de hausse de la chaleur. Dans le but de rassurer l'opinion publique sportive, la FRMF a tenu récemment un séminaire consacré à cette nouvelle expérience. Ont pris part au débat des experts internationaux en la matière (dont un agréé par la FIFA). «Nous avons démontré avec l'aide de ces spécialistes renommés que le gazon synthétique est la meilleure solution pour le football marocain», a déclaré, Mhamed Aouzal, qui rappelle que «de nombreux pays européens ont fait le même choix que le Maroc». L'idée de revêtir les stades du gazon synthétique est une première expérience au Maroc. Ces pelouses doivent remplacer le gazon naturel qu'on a beaucoup de mal à entretenir pour le garder en bon état et surtout praticable. Malheureusement, une grande majorité des joueurs locaux vivent le calvaire et subissent les désagréments de ce genre de pelouse. Relevons notamment le cas des joueurs du MAT qui souffrent beaucoup à cause du gazon synthétique du stade Saniat R'mel. Après chaque rencontre, le MAT se retrouve avec des joueurs blessés. En plus du traitement médical, les footballeurs recourent aux méthodes traditionnelles en utilisant du henné et du chebba pour traiter les ampoules. C'est la société portugaise Technovia qui s'est vu adjuger en fin de compte le marché de l'équipement de six stades marocains en gazon synthétique. Inconnue au bataillon et sans référence, Technovia a fini par « arracher» ce marché aux Canadiens du Field Turf qui étaient pourtant donnés favoris pour l'emporter. Technovia a soumissionné à l'appel d'offres lancé par la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Son offre financière a été jugée plus intéressante que celle de Field Turf. Récemment contacté par ALM, le président de l' OCK, Ahmed Charbi, a exprimé son refus total quant au revêtement du stade de la ville par la nouvelle formule contrairement au point de vue du sélectionneur des FAR, qui soutient l'idée et suggère une période d'adaptation. Le montant débloqué par le ministère de l'Equipement pour la réfection de six stades est de l'ordre de 45.771.212 DH. Il est réparti comme suit : Oujda 6.960.630dh, Meknès : 7.049.243 DH, salé: 7.037.083 dh, Tétouan :7.900.325 dh. Le montant restant est réservé au revêtement des stades de Marrakech et d'Agadir qui ne débutera qu'en juillet 2008. A rappeler que ces travaux s'inscrivent dans le cadre du programme de mise à niveau du football national, dont la réalisation nécessitera une enveloppe budgétaire de l'ordre de 830 millions DH. Ce programme porte sur les chantiers de mise à niveau prévus durant la période 2006-2010 et la modernisation de la FRMF. Les nouvelles générations du gazon artificiel sont un mélange de fibres attachées à un support fait d'une combinaison de sable et de caoutchouc brossé qui ressemble au gazon naturel. Un produit qui a fait ses preuves et suscite une forte demande surtout après les bonnes performances du FC Barcelone qui joue sur ce type de gazon. On lui reconnaît aussi un certain nombre d'avantages d'ordre économique : le terrain synthétique est utilisable pour une durée de dix ans quel que soit le temps et il nécessite moins d'entretien. De plus, installée dans une région sèche, la pelouse artificielle évite une irrigation abusive. Les quatorze arroseurs répartis sur le terrain n'ont besoin que de quinze minutes pour assurer l'humidité nécessaire à une bonne circulation du ballon et ce avant chaque utilisation. La fédération a donc doté quatre stades en gazon synthétiques. Jusque-là, La situation n'est guère satisfaisante. Les joueurs se lamentent et regrettent leur bonne vieille pelouse artificielle.