Le débat autour du gazon artificiel revient au devant de l'actualité. Et pour cause : l'Union nord africaine de football a refusé de disputer les matches, comptant pour le tournoi des moins de 16 ans, prévus dans le stade d'Abou Bakr Ammar à Salé. Position justifiée, selon les responsables de l'UNAF, par la qualité de la pelouse qui ne répond pas aux normes. Adil Alaoui, membre de la Commission nationale du suivi et du développement du gazon synthétique n'approuve pas son installation dans les terrains qui accueillent les matches du championnat de première division. Selon lui, le système qui a été adopté au Maroc n'est pas avantageux. «Hélas ! Les règles édictées par la Fédération International de Football Association (FIFA) n'ont pas été respectées. Nous n'avons pas installé la pelouse conseillée par les experts FIFA. De ce fait, en jouant sur le gazon artificiel, les blessures des compétiteurs se multiplient et s'avèrent de plus en plus graves». Par ailleurs, ils sont sept stades au Maroc dotés de gazon synthétique. Il s'agit des stades de Tétouan, Marrakech, Kenitra, Meknès, Salé, Oujda et Agadir. La commission nationale chargée du suivi du développement et du gazon synthétique qui a vu le jour en 2005 déconseille à travers un rapport adressé à la Primature le recours à l'usage du gazon synthétique pour différentes raisons. Ce gazon dégagerait une odeur insupportable en cas de hausse de la chaleur. L'idée de revêtir les stades du gazon synthétique est une première expérience au Maroc. Le projet continue de faire couler beaucoup d'encre. Ces pelouses devaient remplacer le gazon naturel qu'on a beaucoup de mal à entretenir pour le garder en bon état et surtout praticable. L'autre objectif de la modernisation est d'offrir les conditions adéquates aux clubs locaux pour s'épanouir et jouer les premiers rôles dans les championnats nationaux. D'après la commission, «pratiquement, le gazon synthétique n'est pas retenu dans des compétitions de très grande envergure comme la Coupe du monde ou les mondiaux des clubs. L'on s'interroge sur la raison pour laquelle tous les stades d'Abou Dahbi sont revêtus d'une pelouse naturelle», s'interroge Alaoui. Prise de conscience «Le département de la Jeunesse et des sports a finalement pris conscience de cette mauvaise affaire du gazon synthétique dont nous avions usé dans le cadre du programme de mise à niveau du football national. Ils envisagent indéniablement de reproduire le gazon naturel», poursuit-il. Il importe tout de même de rappeler que le budget global débloqué par le ministère de l'Equipement pour la réfection de six stades est de l'ordre de 45,7 millions DH. Le montant restant est réservé au revêtement des stades des villes de Marrakech et d'Agadir. Nouvelle variété du gazon artificiel Au cours des dernières décennies, les progrès techniques ont permis la mise au point de nouvelles variétés de gazon artificiel et hybride (mélange de gazon naturel et de gazon artificiel), qui représentent une amélioration substantielle par rapport aux variétés précédentes, concernant en particulier le rebond du ballon ou le risque de blessures pour les joueurs. La première réelle application de gazon synthétique grandeur nature s'est réalisée à Houston en 1966 où un stade entier a été recouvert de gazon synthétique. Rappelons toutefois que la durée de vie du gazon n'excède pas les 12 à 15 ans.