«Chaque nouveau modèle est important pour Fiat et pour ceux qui y sont impliqués. Mais la 500 est quelque chose de spécial». Cette phrase est la première d'une brève allocution de bienvenue. Un écrit adressé (dans les chambres d'hôtel) de la part de Luca De Meo, le jeune directeur de Fiat, à tous les journalistes conviés à Turin pour la présentation officielle de la Fiat 500. C'est peut-être une façon classique de souhaiter la bienvenue. Pourtant, le ton est donné et rien ne se passera comme il est de coutume dans les événements de ce type. Pour le lancement de la nouvelle 500 (prononcée localement Cinquecento), Fiat a tout fait différemment, mais surtout a vu grand, très grand. Plus de 6.000 personnes invitées, incluant VIP, managers du groupe, journalistes et même des collectionneurs et fanas de la première génération de la 500. Deux heures durant, dans un décor savamment illuminé et aménagé dans le quartier Murazzi, aux abords du fleuve Pô, des célébrations dignes des mille et une nuits ont refait défiler le glorieux passé de Fiat. Difficile de conter intégralement, mais en quelques lignes seulement les nombreuses scènes de ce spectacle dont le doute plane toujours sur le coût : on parle de quelque chose comme 1,5 million d'euros, voire 2 ou 3 si ce n'est plus. Plus d'une demi heure de feux d'artifices en tous genres, des freestylers en acrobatie, des sportifs en jet-ski et deux grues géantes et hautes de plus de 100 mètres pour déplacer une réplique de la 500 réalisée en personnages hissés vers le ciel. Car, cette date du 4 juillet 2007 est loin d'être fortuite. 50 ans jour pour jour, Fiat avait lancé la première génération de la 500, une icône dans l'histoire automobile mondiale, mais aussi dans le patrimoine culturel du pays. En effet, la 500 est comme la Vespa, une belle incarnation de la créativité italienne d'après-guerre. Et quand une icône en célèbre une autre, c'est un sosie de Marylin qui est venu lui chanter, à sa typique façon, le fameux «happy birthday to you». Après quoi, c'est une autre star américaine, authentique et vivante, qui est entrée en scène avec sa troupe : Lauryn Hill (ex chanteuse du groupe The Fugees). Bref, un show grandiose qui a été suivi en direct sur des dizaines de chaînes télévisées dont Canale 5, la cinquième chaîne (privée) italienne. Au lendemain de cette inoubliable présentation, les journalistes étaient conviés à la conférence de presse. Là encore, l'originalité était au rendez-vous… à croire que chez Fiat, on ne veut plus faire les choses comme les autres. Dans la salle couverte du «Palaisozaki» (le stade olympique de Turin), Luca De Meo, toujours aussi décontracté, a commencé par lire quelques jolies phrases écrites spécialement pour la 500. Des paroles réalistes : «la 500 est un produit façonné pour faire partie de la vie quotidienne» ; et d'autres plus lyriques : «la 500 va scintiller et faire briller Fiat de mille feux à travers le monde entier». La présentation a ensuite pris des allures interactives : des adjectifs ont été projetés au plafond et il a été demandé aux journalistes d'en choisir un et de l'envoyer par SMS à un numéro afin de dire à quoi se résume la 500. Belle, merveilleuse, unique, intemporelle… des mots qui flottent, alors que sur une demi douzaine d'écrans défilent des scènes de vie quotidienne. Mais toujours pas la 500. Et le grand patron de Fiat dans tout cela ? Il fera d'abord son apparition dans un enregistrement vidéo en compagnie de quelques enfants. Des enfants réunis dans un studio, devant deux exemplaires de l'auto et en plein débat avec M. Marchionne. Ces mêmes jeunes gens fouleront la scène quelques minutes plus tard avec leur mentor, c'est-à-dire l'administrateur de Fiat Auto Spa. Et pour M. Marchionne, la nouvelle 500 évoque «une nostalgie positive, quelque chose de sentimental qui rappelle l'histoire de tout un pays». «La nouvelle 500 représente ce que Fiat est aujourd'hui et ce qu'elle veut devenir demain», poursuit-il. Puis de donner des informations plus précises sur ce qui s'annonce déjà comme le futur best-seller de la marque. Mécaniquement, les moteurs essence 1.2 l (69 ch) et 1.4 (100 ch) et le Diesel 1.3 Multijet de 75 ch répondent tous aux normes très sévères Euro V qui seront applicables en 2009. On apprend aussi que la 500 a subi d'intenses tests d'endurance et de fiabilité, qu'elle dispose en série de l'ESP et de 7 airbags (dont un pour les genoux du conducteur) et qu'elle a été crashée en interne à 65 km/h. Objectif décrocher les 5 étoiles aux épreuves Euro NCAP. Son habitacle néo-rétro montre non seulement les efforts accomplis par le constructeur turinois en matière de finition intérieure, mais aussi en terme de présentation, une véritable hymne à la joie. A ce titre, le constructeur annonce qu'il y a «500 manières d'être une Fiat 500». Comprenez par là qu'il est possible aux clients de configurer à souhait sa 500 en piochant entre les 15 teintes extérieures, avec les 19 stickers pouvant être collés sur la carrosserie, les panneaux intérieurs, les nombreux jeux de jantes disponibles. Une véritable boîte à malice cette 500, comme elle l'a prouvé sur le plan dynamique à travers des essais effectués sur place. Mais cela, il faudra y revenir plus longuement pour en parler de façon exhaustive. En attendant, les célébrations de la 500 continuent dans les rues turinoises. Sur tous les fronts de la ville s'étendent de gigantesques affiches publicitaires de l'auto. Une seule et unique première pub sur laquelle on peut lire un slogan tout aussi émotionnel qu'engageant pour les italiens : «La nuova Fiat appartienne a tutti noi». Traduction : «La nouvelle Fiat appartient à nous tous». • DNES à Turin Jalil Bennani