Rapidement, il se tient debout pour aller l'ouvrir. A peine la porte ouverte, deux jeunes hommes font irruption. «Police !», a crié l'un d'eux tout en le poussant à l'intérieur du domicile. Durant quelques secondes, le jeune homme reste bouche bée. C'était un choc. Pourquoi la police lui rend-il visite ? Pourquoi ces deux policiers en tenue civile le maltraitent-ils ? «Tu es recherché depuis longtemps par la police de Salé. On t'a repéré et maintenant tu es arrêté», lui lance l'un des deux jeunes hommes un talkie-walkie à la main. Tandis que l'autre le menotte tout en lui demandant de se calmer. «Mais qu'est-ce que j'ai fait ? De quoi m'accuse-t-on ?», ose-t-il envoyer aux soi-disant policiers. Pour toute réponse il reçoit une gifle. Ne sachant à quel saint se vouer, il garde le silence. Tout en l'insultant, les deux jeunes hommes fouillent dans les quatre coins du domicile. Quelques minutes plus tard, l'un d'eux lui chuchote à l'oreille : «Nous pouvons fermer les yeux». Le jeu de chantage a commencé. Une opération de marchandage a été entamée pour le libérer. Le prix était de cinq mille dirhams. Le jeune homme a cédé. La somme était entre leurs mains quand ils l'ont relâché. Mais, il n'est pas resté les mains croisées. Il s'est rendu au commissariat de police pour savoir s'il était vraiment recherché par la police et pour quel motif. Mais, il a été surpris quand il a appris qu'il était blanc comme neige. Aucune plainte n'a jamais été portée contre lui. En effet, il n'était pas la seule victime qui est tombée dans les filets de ces deux jeunes hommes qui se faisaient passer pour des policiers. Deux autres plaintes étaient déjà déposées contre eux. L'une des deux plaintes faisait état qu'ils ont fait irruption au domicile du plaignant en leur expliquant qu'il a fait l'objet d'une plainte portée par son voisin. Pour fermer les yeux, ils ont mis la main sur un appareil de télévision et une somme d'argent. Et l'autre plainte a été portée par un quadragénaire qui a fait également l'objet d'un chantage. Les deux escrocs l'ont obligé à leur verser une somme de trois mille dirhams contre leur silence alors qu'en fait, il a un casier judiciaire vierge. Une enquête a été diligentée par les flics de la police judiciaire du district de police de Salé. Les deux mis en cause ont fini par être mis hors d'état de nuire. Sur eux les limiers ont saisi de fausses paires de menottes et de faux talkies-walkies. Lundi 25 janvier, les deux escrocs ont été traduits devant la justice, poursuivis en état d'arrestation pour escroquerie, coups et blessures.