Si les indicateurs préliminaires des échanges extérieurs donnaient un aperçu sur le redressement de notre balance commerciale, la toute récente publication de l'Office des changes vient confirmer la donne. Ainsi, le Maroc, sous l'effet conjugué d'une bonne tenue des exportations et d'un recul important des importations, continue à résorber son déficit. Aussi, en cette année 2015 c'est bien d'un redressement progressif de la balance commerciale qu'il faut parler. C'est ce qui ressort des indicateurs mensuels des échanges extérieurs à fin novembre 2015. Des chiffres qui témoignent d'une progression notable des exportations qui ressortent en hausse de 7,1% à fin novembre 2015 par rapport à la même période en 2014. Ces exportations de marchandises se sont établies à 293,939 milliards de dirhams contre 274,380 milliards de dirhams à fin novembre 2014. Export : L'automobile en vedette Au titre des onze premiers mois de l'année 2015, les exportations ont été marquées par un fort dynamisme des principaux secteurs, à savoir les ventes de phosphates et dérivés qui se reprennent après avoir enregistré des reculs importants suite à une forte baisse de la demande à l'international en 2014. Elles bondissent, ainsi, de 20,3% réalisant un total d'export de 40,843 milliards de dirhams. En termes de valeur, cette hausse des ventes de phosphates et dérivés se chiffre à 6,906 milliards de dirhams. Même trend haussier pour le secteur de l'automobile qui se bonifie, pour sa part, d'une hausse de 19,9% en exportant pour 44,956 milliards de dirhams, poursuivant ainsi sa tendance engagée depuis 2014. Aussi, les secteurs de l'agriculture et de l'agroalimentaire et celui de l'aéronautique enregistrent des hausses respectives de 12,2 et de 5% équivalentes à un total exporté de 38,347 milliards de dirhams et de 6,740 milliards de dirhams à fin novembre 2015. Ces augmentations ont été atténuées, néanmoins, par la baisse des ventes des secteurs de l'électronique et du textile et cuir qui ont reculé de 3,3 et de 1,4% pour se chiffrer respectivement à 7,143 milliards de dirhams et à 30,535 milliards de dirhams. Import : La facture énergétique s'allège Les importations de marchandises ont porté sur 380,480 milliards de dirhams contre 361,366 milliards de dirhams une année auparavant, soit une baisse de 5%. Cette évolution provient essentiellement de la régression des approvisionnements en produits énergétiques qui ont reculé de 28,9% pour se chiffrer à 61,846 milliards de dirhams contre 86,948 milliards de dirhams à fin novembre 2014. A noter, en ce sens, qu'en dehors des approvisionnements en produits énergétiques, les importations augmentent de 1,5%, soit 4 milliards de dirhams de hausse. Dans le même sillage, les approvisionnements en produits alimentaires se sont rétractés de 15,1% et particulièrement pour ce qui est du blé, dont les importations ont reculé de 32%, des suites de l'excellente campagne agricole réalisée lors de la saison écoulée. Toutefois, cette baisse a été atténuée par l'accroissement de 8,4% des importations de biens d'équipement, notamment les achats d'avions qui ont enregistré une hausse équivalente à 2,548 milliards de dirhams, et l'augmentation de 5,5% des importations de produits bruts et de 4,6% de celles des demi-produits. Le déficit commercial se résorbe Au terme des onze premiers mois de l'année 2015, les résultats préliminaires des échanges extérieurs font ressortir un allègement du déficit commercial de 34,8 milliards de dirhams. Ce résultat provient de la progression des exportations en hausse de 19,559 milliards de dirhams et de la baisse des importations en recul de 19,114 milliards de dirhams. Ainsi, le déficit commercial recule à 139,626 milliards de dirhams au lieu de 174,389 milliards de dirhams un an auparavant et le taux de couverture des importations de marchandises par les exportations gagne 7,3 points : 58,4% contre 51,1%.
Des flux financiers stables Selon les données communiquées par l'Office des changes, les flux financiers relatifs aux MRE et aux investissements directs étrangers au Maroc, à fin novembre 2015, se portent bien. Ainsi, les recettes MRE se sont établies à 56,661 milliards de dirhams contre seulement 54,712 milliards de dirhams à fin novembre 2014, en progression de 3,6%, marquant une certaine stabilité des flux. Même son de cloche pour les flux des investissements directs étrangers au Maroc. Ils ressortent avec des recettes de 34,249 milliards de dirhams à fin novembre 2015 contre 31,806 milliards de dirhams une année auparavant progressant ainsi d'un important 7,7%. De même, les dépenses s'inscrivent en hausse, à 6,295 milliards de dirhams, contre 5,143 milliards de dirhams un an auparavant, soit une hausse de 22,4%. Ainsi, le flux des IDE progresse de 4,8% pour se chiffrer à 27,954 milliards de dirhams contre 26,663 milliards de dirhams à fin novembre 2014.
Dans ces conditions, sur les onze premiers mois de 2015, les réserves internationales nettes atteignent 220,8 milliards de dirhams contre 181,9 milliards de dirhams à fin décembre 2014. Aussi, les avoirs officiels de réserve se situent à 224,9 milliards de dirhams contre 185,6 milliards de dirhams à fin 2014 et les engagements extérieurs à court terme en monnaie étrangère se chiffrent à 4,1 milliards de dirhams contre 3,7 milliards de dirhams à fin décembre 2014. Balance des paiements et position extérieure globale: Bon cru au troisième trimestre 2015 Au terme des neuf premiers mois de l'année 2015, la balance des paiements enregistre un déficit du compte des transactions courantes de 9,7 milliards DH, en nette amélioration par rapport à son niveau à fin septembre 2014, soit une baisse de 41 milliards DH. Ce résultat a été marqué par la performance du troisième trimestre qui a dégagé un solde excédentaire du compte courant de 5,8 milliards DH pour la première fois depuis le troisième trimestre de l'année 2007. L'amélioration du compte courant à fin septembre 2015 provient essentiellement de l'allègement du déficit au titre des transactions sur biens et de l'amélioration de l'excédent des échanges de services, atténués toutefois par la baisse de l'excédent du revenu secondaire. Ainsi, la position extérieure globale laisse apparaître une situation nette débitrice de 607,3 milliards DH contre un débit de 619 milliards DH à fin juin 2015, en allègement de 11,7 milliards DH. Cette évolution s'explique par la hausse du stock des avoirs financiers de 16,2 milliards DH plus importante que celle de l'encours des engagements financiers chiffrée à 4,5 milliards DH. L'accroissement du stock des avoirs financiers à 324,6 milliards DH contre 308,4 milliards DH à fin juin 2015 s'explique principalement par l'accroissement de 8,5% du stock de la rubrique «avoirs de réserve». Aussi, l'augmentation de l'encours des engagements financiers à 931,9 milliards DH contre 927,4 milliards DH à fin juin 2015 est imputable essentiellement à la hausse du stock des investissements directs en hausse de 5,5 milliards DH et dans une moindre mesure à la progression du stock de la rubrique «autres investissements». En revanche, l'encours des investissements de portefeuille baisse de 2,2 milliards DH.