Sa Majesté le Roi m'a fait l'honneur – à l'occasion de l'Aid Chabab -- de me permettre de lui remettre mon livre d'entretiens avec le philosophe Driss Jaydane et préfacé par Driss El Yazami «De l'autre côté du soleil», consacré à la jeunesse. Je voudrais ici vous en faire partager cet extrait : Dans les années 90, lorsque le Roi Mohammed VI était alors Prince Héritier, nous étions un certain nombre –en France- jeunes issus de l'immigration marocaine à émerger sur la scène sociale. A titre personnel, depuis la Marche des Beurs, je m'étais engagé au sein du «mouvement Beur», j'animais des émissions sur Radio Soleil et présidais l'association «Hors la Zone». Très vite, nous avons ressenti l'intérêt que portait Sidi Mohammed à notre génération, à de nombreux signes. Je me souviens de belles anecdotes, ainsi lors de «l'Année du Maroc en France». Il nous a sollicités et invités à la prestigieuse soirée donnée au Château de Versailles, là aussi il entendait impulser une dynamique. En tant que leader associatif, j'ai pu mesurer à quel point systématiquement Sidi Mohammed se tenait informé et cherchait à rencontrer les figures émergentes tels Mustapha Hadji, Hicham Arazi, Abdellatif Benazzi ou encore Jamel Debbouze pour ne citer qu'eux … je me souviens d'une fois où le Prince Héritier avait invité les jeunes chanteurs de «Sawt Atlas» à Rabat et à quel point ils étaient impressionnés, et me dire alors que nous sortions de notre rencontre «comme il est cool, on se serait crus chez un pote». C'est grâce à SM le Roi, avant même qu'il ne règne, que le Maroc a porté sur sa jeunesse de l'étranger un nouveau regard. Le Prince Héritier est devenu Roi en 1999 et là-aussi, par ses discours, par ses actions il a poussé toute la société marocaine à prendre en compte la jeunesse, concrètement …Le Roi a une vision pour la jeunesse de son pays: en faire un acteur primordial de la société. Alors que dans ces années là un wali, un gouverneur, un élu n'avait même pas l'idée de recevoir un jeune dans son bureau, SM le Roi en a fait le cœur de ses actions : grâce à la Fondation Mohammed V pour la solidarité tout d'abord puis lorsqu'il a initié l'INDH dont la jeunesse est l'un des bénéficiaires majeurs. Une anecdote me revient là aussi en mémoire : en 2002 avec d'autres jeunes marocains de France nous avions initié le programme «Quartiers Solidaires» au Maroc et j'avais eu l'idée de lancer, pour la 1ère fois, la «Fête de la Musique» dans un quartier symbolique de Casablanca, puisqu'il s'agissait de Hay Mohammadi. Je souhaitais demander le parrainage de Sa Majesté, mais tout le monde me disait que c'était impossible…Et bien nous en rêvions, le Roi l'a fait ! Pendant longtemps au Maroc, sous prétexte de parler «de la jeunesse» on parlait «à la place de la jeunesse», or depuis le début du règne de SM Mohammed VI, elle s'exprime elle-même et est devenue un acteur à part entière : les jeunes s'engagent notamment dans le mouvement associatif, par milliers… Le Roi que Sidi Mohammed deviendrait perçait déjà sous la personnalité du Prince : celle d'un homme élevé pour régner bien sûr, mais régner avec ce «supplément d'âme» qui le caractérise !