La jeunesse marocaine –pour ceux qui prennent la peine de la connaître- est riche de potentialités, de talents, d'atouts… Patiente, elle est cependant guettée par un risque majeur: la résignation. La jeunesse marocaine –pour ceux qui prennent la peine de la connaître- est riche de potentialités, de talents, d'atouts… Patiente, elle est cependant guettée par un risque majeur: la résignation. Souvent délaissée, livrée à elle-même, il est clair que le désespoir (ou plutôt le manque d'espoir) et le sentiment d'inutilité ne peuvent que pousser à l'incivilité, la fuite dans la drogue ou l'alcool ou encore le désir de s'embarquer pour les chimères de l'autre rive. Pourtant, si bien évidemment l'emploi demeure le meilleur des remèdes, il n'en demeure pas moins que d'autres solutions peuvent et doivent être explorées et exploitées. Le mouvement associatif, l'engagement, le souci de participer à la vie de sa cité, de se prendre en charge, d'être acteur de sa propre vie et non pas spectateur, représentent autant de voies que la jeunesse issue de l'immigration tend à emprunter dans sa vie au quotidien en France. C'est ce que des jeunes des quartiers populaires de Casablanca et de Salé sont en train de mettre en pratique, avec le soutien des jeunes beurs. Un débat réunissait ainsi jeunes Marocains de France, jeunes des quartiers de Casablanca et jeunes étudiants, à la faculté des Sciences humaines de Salé mardi dernier. Le thème de la discussion qui les intéressait était précisément l'engagement associatif au sein de la jeunesse des quartiers. Débat passionnant d'où émergeaient la volonté de «bouger», l'envie de s'en sortir; dans un même temps s'exprimait la crainte de la récupération politique et un rejet de la –et du- politique très fort. Ce qui en dit long sur les déceptions, qu'au quotidien, ces jeunes ont dû rencontrer dans leurs quartiers. L'éloignement, la distance existant entre ces jeunes et les élus et autres autorités locales étaient également mis en avant et déplorés. Et pourtant l'espoir perçait au milieu du débat et l'expérience de ces jeunes se regroupant, se structurant au sein d'associations de quartiers était appréciée et revendiquée par les jeunes étudiants de Salé qui -à leur tour- décidaient de s'engager dans cette voie, celle du civisme, de la citoyenneté, de l'éducation, du mouvement. Comme le faisait remarquer un jeune participant : à côté de la volonté de Sa Majesté le Roi et du dynamisme de la société civile, devrait répondre une émergence associative au sein de la jeunesse : ces trois mouvements se rejoignant pour une société plus juste et moins dure aux modestes…