Le Maroc compte moins de chômeurs. Le taux de chômage est passé de 9,3% au deuxième trimestre 2014 à 8,7% au deuxième trimestre 2015, soit une régression de 0,6 point. Avec une baisse de 73.000 personnes, 54.000 en milieu urbain et 19.000 en milieu rural, le volume global du chômage a atteint 1.041.000 personnes contre 1.114.000 au deuxième trimestre 2014. Ce qui s'est traduit par une baisse de 6,6% au niveau national. C'est ce qu'indiquent les statistiques du Haut-Commissariat au Plan (HCP) sur la situation du marché du travail au deuxième trimestre 2015. Selon le lieu de résidence, le taux de chômage a atteint 13,4% contre 14,2% en milieu urbain alors qu'en milieu rural il est passé de 3,6 à 3,3%. Les baisses les plus importantes ont été relevées parmi les jeunes âgés de 25 à 34 ans (-1,5 point) et les personnes ayant un diplôme (-0,9 point). En revanche, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a enregistré une hausse de 1,3 point au niveau national. Le HCP a relevé une légère baisse des taux d'activité et d'emploi. Avec 11.970.000 personnes, la population active âgée de 15 ans et plus a baissé, entre 2014 et 2015, de 0,3% au niveau national (-0,9% en milieu rural et +0,3% en milieu urbain). En revanche, on notera que la population en âge de travailler s'est accrue de 1,5%. Le taux d'activité est passé entre les deux périodes de 48,9 à 48% enregistrant une diminution de 0,9 point. En matière d'emploi, l'économie marocaine a créé 38.000 postes, résultat de la création de 72.000 postes en milieu urbain et d'une perte de 34.000 en milieu rural. Pour sa part, le volume global de l'emploi est ainsi passé, entre les deux périodes, de 10.891.000 à 10.929.000 personnes. Il est à noter que le taux d'emploi a reculé de 0,5 point au niveau national, passant de 44,4 à 43,9%. Quant aux secteurs les plus productifs d'emplois, celui des services arrive en tête de liste avec la création de 66.000 postes dont 31.000 par la branche «Commerce de détail hors magasin». Viennent ensuite le secteur du BTP avec 16.000 emplois et l'industrie (14.000 postes). Au contraire, le secteur de l'«agriculture, forêt et pêche» a connu une perte de 58.000 postes d'emploi, après une perte de 6.000 emplois en 2014 et une création de 137.000 postes en 2013. Quant au taux de sous-emploi, celui-ci s'est accru de 0,4 point, passant de 10,4 à 10,8% au niveau national. Selon le HCP, le volume des actifs occupés en situation de sous-emploi a augmenté, entre les deux périodes, de 1.137.000 à 1.182.000 personnes (de 507.000 à 539.000 personnes dans les villes et de 630.000 à 643.000 dans les campagnes). Avec un taux de sous-emploi de 15,5% au niveau national, les personnes exerçant dans le BTP sont de loin les plus touchées par ce phénomène. Un constat relevé aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural. Les personnes exerçant dans le secteur de l'«agriculture, forêt et pêche» viennent au deuxième rang avec 11,3%. Les attentes de Lahlimi dépassées ? Cette baisse spectaculaire et inattendue du taux de chômage dépasse les prévisions du haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi. Rappelons à ce sujet que M. Lahlimi avait annoncé lors d'une conférence tenue en janvier 2015 sur «Le budget économique prévisionnel 2015, situation macroéconomique en 2014 et ses perspectives en 2015» que le taux de chômage national atteindrait les 9,6% en 2015 au lieu de 9,8 % en 2014. Au deuxième trimestre 2015, le taux de chômage a atteint les 8,7% contre 9,3% au deuxième trimestre 2014. Il faut noter que depuis 2011, le Maroc n'a jamais enregistré un taux de chômage aussi bas. Ce dernier s'était établi à 8,9% contre 9,1% en 2010. Si le taux de chômage a évolué à la baisse, celui des jeunes reste très élevé. Selon les statistiques du Haut-Commissariat au Plan, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans a enregistré une hausse de 1,3 point au niveau national, 2,2 points en milieu urbain et 0,2 point en milieu rural. Seulement 3 chômeurs sur 10 sont diplômés du supérieur Le chômage touche de plein fouet les jeunes diplômés. C'est ainsi qu'au deuxième trimestre 2015, le taux de chômage était de 20,8% parmi les détenteurs d'un diplôme de niveau supérieur et de 23,3% pour les lauréats des facultés. Ce taux a atteint les 3,6% pour les personnes sans diplôme et 13,8% parmi ceux ayant un diplôme de niveau moyen. Quant au profil des chômeurs, le HCP précise que plus de huit sur dix (82,5%) sont des citadins et près des deux tiers (63,2%) sont âgés de 15 à 29 ans. Autre constat : plus de trois chômeurs sur dix (30,9%) sont détenteurs d'un diplôme de niveau supérieur. Il faut aussi relever que plus de la moitié (52%) sont primo-demandeurs d'emploi et plus des deux tiers (67,5%) sont en chômage depuis une année ou plus. On notera également que près du quart (23,6%) sont en chômage suite à un licenciement ou à un arrêt de l'activité de l'établissement employeur. Par ailleurs, le HCP signale dans son document que la population active en chômage intègre également les personnes découragées par la recherche d'emploi. Au deuxième trimestre 2015, leur effectif a atteint 52.000 personnes, ce qui correspond à 4,9% du volume global du chômage, contre 4,2% une année auparavant.