Vieux routier de la presse sportive, Badreddine Idrissi, rédacteur en chef de notre confrère «Al Mountakhab», était avant tout un footballeur. Mais aussi un philosophe. Portrait. Certains disent qu'il est passé à côté d'une carrière de footballeur, d'autres celle d'un philosophe. Ce qui est sûr, c'est que le destin en a décidé autrement. Badreddine Idrissi, rédacteur en chef de notre confrère «Al Mountakhab», était tout cela, mais il a fini par faire une grande carrière de journaliste sportif. Métier qu'il a embrassé depuis son plus jeune âge, comme le foot. Entre Idrissi et le ballon rond existe une vieille histoire d'amour. «J'aime le foot depuis mon enfance. Comme tous les joueurs, j'ai commencé dans les équipes des quartiers. Puis après j'ai rejoint l'ASS comme gardien de but. Je suis de la génération de Badou Zaki. On a joué ensemble dans le même club», se souvient-il. Il faut dire que l'environnement dans lequel ce vieux routier de la presse sportive a grandi y était pour beaucoup. Entre un père chevronné du ballon rond et un oncle écrivain et romancier, Idrissi n'a pas mis trop de temps pour se retrouver chaussures aux pieds. Son premier article, en tant que journaliste sportif, il l'a écrit à l'âge de 15 ans. C'était au journal «Al Anbaa». Après un bref passage chez «Ittihad Ichtiraki», comme correspondant, alors qu'il jouait encore au foot, Idrissi a tenu sa plume pour ne plus la lâcher en 1978, année de son baccalauréat. Il était âgé de 20 ans. «Oui je me rappelle. C'était avec le journal «Al Mitak». Bac en poche, il opte pour des études en philosophie générale. Il a réussi à décrocher sa licence. «La philo m'a donné beaucoup de choses. Je suis devenu plus sage et plus méthodique», confie ce dernier. C'est en 1981-82, qu'Idrissi intègre définitivement «Al Mitak», dont le directeur de la publication à l'époque n'était autre que l'actuel ministre des affaires étrangères, Mohamed Benaïssa. Pour Idrissi, 1983 était une année pas comme les autres. Outre les Jeux de la Méditerranée à Casablanca, cette année était, aussi, celle de la parution de l'hebdomadaire sportif «Al Mitak Aryadi». «C'est un journal qui a fait un tabac à l'époque», se souvient-il, avec beaucoup de nostalgie. C'était le début d'une carrière internationale. Correspondant jusqu'à 1984, il rejoint le grand magazine arabe «Assaqr », et ce pour deux ans. «Tout le monde arabe était représenté dans ce magazine, ou presque. Il y en avait de toutes les nationalités : Egyptiens, Soudanais, Tunisiens… », tient à faire remarquer celui-ci. Octobre 1986, c'était le début de l'aventure « Al Mountakhab ». Aventure qui a commencé par la couverture des grands événements : CAN 86 en Egypte, CAN 88 au Maroc, CAN 92 au Sénégal, Mondial 94 aux Etats-Unis… Le parcours d'Idrissi ne se limite pas uniquement à la plume, mais aussi à des postes de responsabilité. Membre du comité exécutif de l'union arabe de la presse sportive, il est également secrétaire général de l'AMPS, secrétaire général de l'association des joueurs de Salé et chroniqueur dans le journal arabe «Ittihad Imarati» et d'autres magazines arabes. Marié, Badreddine Idrissi est né en 1958, père de trois enfants, dont deux garçons (Hamza et Hatim) et une fille (Hassna). L'événement qui a marqué le plus Idrissi, depuis le début de sa carrière de journaliste sportif, est sa décoration par feu Hassan II. « Je crois que j'étais le plus jeune journaliste à avoir eu le wistaria sportif à l'époque». Celui qui était sous l'aile protectrice des grands philosophes, comme Dr Abed El Jabri et Ali Oumlil, est devenu grand fan, et en même temps ami de Nourreddine Naybet, Rachid Daoudi et Badou Zaki. Étrange destin !