À Marrakech, le 15 avril 1995, les représentants de 123 Etats membres du GATT signent l'acte final des négociations commerciales de l'Uruguay Round. Ces accords fondent l'Organisation mondiale du commerce qui remplace le GATT. Aujourd'hui, cette organisation revient à Marrakech les 8 et 9 avril pour commémorer son 20ème anniversaire sous le thème « 20 ans de l'OMC : célébration des succès, et défis pour l'avenir». Ont pris part à cette conférence d'importantes personnalités politiques et économiques, notamment le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, le directeur général de l'OMC, Roberto Azevêdo, le ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique du Maroc, Moulay Hafid Elalamy, ainsi qu'une trentaine de panélistes de haut niveau, des parlementaires et d'éminentes personnalités du monde diplomatique et académique. En tout, près de 300 représentants du secteur privé et de la société civile se sont réunis pour ce grand événement. En préambule, Benkirane a souligné que cette rencontre représente une aubaine pour le continent africain tout en insistant sur l'importance de l'amélioration du climat des affaires. En effet, nul ne peut nier que l'Afrique est le futur du monde. Rachid Talbi Alami, président de l'Union parlementaire africaine, a précisé dans son intervention que le taux de croissance le plus élevé depuis le début du siècle est à l'actif de l'Afrique. Les faits factuels en témoignent. Ce continent est devenu au fil des années un continent d'opportunités tourné vers l'avenir. Et le Maroc s'inscrit naturellement dans cette nouvelle dynamique africaine. Il l'accompagne au quotidien grâce à une politique de partenariat Sud-Sud, et un co-développement basé sur le respect mutuel et le développement humain. En l'espace de 20 ans le Maroc a renforcé sa politique d'ouverture commerciale grâce à ses 55 accords de libre-échange, et est aujourd'hui une véritable plate-forme commerciale mondiale ainsi qu'une porte d'accès privilégiée vers l'Afrique. Roberto Azevêdo n'a pas tari d'éloges sur le modèle écomonique marocain. Il a indiqué que le statut du Maroc en tant que deuxième investisseur en Afrique démontre une mue importante de son économie. «Le Maroc reconnaît l'importance du marché africain comme source de croissance pour le futur», a-t-il dit en réponse à une question sur l'actuelle évolution économique du pays. «Nous suivons avec beaucoup d'intérêt l'évolution de l'économie marocaine, qui a démontré une résilience notable ces dernières années de crise économique et de fluctuations sur ses principaux marchés européens», a-t-il souligné, précisant que ses taux de croissance sont demeurés positifs et les estimations sont de 4,5% pour 2015. Par ailleurs, le directeur général a fortement insisté sur l'importance de la facilitation des échanges la qualifiant d'être bénéfique pour toutes les parties qui y adhèrent. Même son de cloche du côté de Moulay Hafid Elalamy qui a estimé que l'événement est une bonne occasion pour faire le bilan des 20 ans d'existence de l'organisation et de mettre en place les recommandations futures tout en préconisant l'importance de l'ouverture. «L'ouverture permet de se frotter au monde», mais il faut le faire avec doigté. La position du Maroc lui confère une place de choix comme étant un pays ouvert au développement. Le Royaume s'est doté ces dernières années de vraies infrastructures qui le connectent au monde entier. Aujourd'hui il dispose de stratégies sectorielles innovantes dans des domaines clés comme l'agriculture, l'industrie, le tourisme, l'économie numérique et l'énergie. Cette expertise le Maroc la met en partage avec ses voisins du Sud et le reste de ses partenaires dans le monde. 20 ans après sa création à Marrakech, l'OMC aborde une nouvelle étape avec de nouveaux enjeux et de nouveaux défis que le Maroc est prêt à relever.