J'ai même un grand pote qui en avait baptisé son blog (KB, si tu me lis…). Ceci étant précisé, j'en viens au propos que j'ai envie de développer pour vous, même si je ne suis pas très sûr de pouvoir le faire tellement c'est compliqué. En vérité, je ne suis pas certain que ça va vous intéresser, mais si ça peut vous consoler, moi non plus, ça ne m'intéresse pas des masses. C'est juste une envie qui m'a pris ce matin d'écrire sur ça après avoir lu, en diagonale, un long article sur les déboires que connaît depuis quelques jours, voire depuis quelque temps déjà, une grande organisation - grande par le nom et par la vocation, dois-je préciser – en l'occurrence «L'Union des Ecrivains du Maroc». Vous avez compris maintenant le rapport ? Vous allez me demander «et alors ?», et je vais tout de suite vous répondre : rien ! Ou si peu. Bon maintenant, je vais être sérieux parce que l'affaire, elle, est vraiment sérieuse. Je vais vous donner juste l'info qui a déclenché la tempête : des membres éminents de cette auguste association ont décidé de la quitter et ont tenu à le faire savoir à toute l'humanité. Oh, ils ne sont pas très nombreux, 6 ou 7 pas plus, donc ce n'est pas ça qui va vider l'académie, mais ils l'ont crié tellement fort que, depuis, tout le monde en parle comme si c'était la fin du monde. Les uns sont d'accord pour que les autres partent, et d'autres sont même heureux de leur départ, et il y en a même qui vont jusqu'à dire et écrire que parmi ceux qui sont partis, «certains n'ont jamais écrit un seul livre ni même un seul papier sur la culture». Ne rigolez pas s'il vous plaît car je vous jure que c'est vrai. Oui, l'affirmation est authentique. En effet, elle est rapportée par un grand journal de la place et elle est, tenez-vous bien, du Président de l'UEM, lui-même ! Mais, Monsieur le Président, que fait à l'Union des Ecrivains du Maroc quelqu'un qui n'a jamais rien écrit ? Quant à vous les sortants qui n'avez jamais rien écrit dans votre vie, est-ce que vous pouvez m'expliquer ce que vous faites là-bas, et pourquoi, quand vous n'êtes plus contents d'y être, vous claquez la porte et vous traitez tous ceux qui y sont toujours d'incapables et de faux jetons ? Je ne vais pas attendre d'avoir une réponse pour dire mon humble avis sur tout ça. Tout ça me semble si dérisoire et si risible que j'ai envie d'en pleurer de rage. Mais, vraiment, tous ces gens-là - les partants, les restants, les jamais entrés, les jamais sortis- savent-ils au moins que chez nous, dans notre si beau pays où vivent de si gentils gens du livre, presque plus personne ne lit presque plus rien ? Savent-ils que, comme l'a reconnu, il n'y a pas très longtemps, notre ministre de la culture en personne, «un Marocain ne lit que deux minutes par an, contre deux cents heures pour un Européen». Alors, franchement, de quoi parle-ton ? Tous ces écrivains ou prétendus tels, écrivent pour qui et pourquoi faire ? Est-ce qu'ils ont au moins conscience que toutes ces disputes de gamins gâtés et suffisants n'intéressent personne, sauf peut-être des gens comme moi pour qui, comme je le dis souvent, l'acte d'écrire permet au moins de crier et surtout de rire. J'écris tous les jours, j'écris pour moi, j'écris pour vous, et j'espère pouvoir écrire jusqu'à la fin de mes jours. Quant à mes amis de l'Union des Ecrivains du Maroc – si, si, j'en ai quand même quelques-uns et que j'aime bien, et même si personne d'entre eux ne m'a jamais invité à en faire partie - et c'est tant mieux, je voudrais leur dire un dernier mot : au lieu de passer tout votre temps à admirer votre nombril, mettez votre talent et votre don d'écrivain au service de la culture. Votre ambition ne doit pas être de nous convaincre que vous savez écrire, mais de nous donner envie de vous lire. Sinon, tout ce que vous écrivez restera vain, et ce n'est pas demain qu'on risque de battre les Européens, et bien d'autres peuples encore, en heures de lecture. En attendant, je souhaite à tous les amoureuses des lettres et à tous les amoureux de la lecture, un très bon week-end. Quant aux autres… Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : Pourquoi c'est toujours ceux qui ne connaissent pas un mot en français qui détestent les francophones?