35ème édition du Café Politis ce jeudi 22 janvier, consacrée à «Violence de –et dans– la société, comment prémunir nos jeunes ?». Fort de ses 3 années d'existence, le Café Politis – 120 heures de débat, 180 intervenants et plus de 10.000 participants – voulait innover, marquer les esprits…Pari réussi ! Afin d'avoir un véritable débat de fond, nous avions invité des hommes et des femmes dont nous savions qu'ils auraient des choses étayées à dire et des propositions à faire, et ce fut le cas grâce à des personnalités telles que Sabah Chraïbi –Docteur d'Etat-, Fatna Elbouih – membre de l'association Prison-Relais-Société-, Jalil Bennani –psychanalyste et psychiatre-, Driss Jaydane – auteur-, sans oublier un jeune militant associatif, étudiant originaire du quartier Sbata, Simo Elakroud. La discussion a tenu toutes ses promesses et ce fut à coup sûr l'une des éditions parmi les plus réussies du Café Politis. Il faut dire que ce Café Politis a été le lieu d'un événement : un dialogue sans langue de bois entre 150 jeunes et deux représentants de la Sûreté nationale!!! En effet, le commissaire Marouane Semmani –spécialiste de la violence sur le Web– et madame Hakima Karmon –administratrice à la préfecture de police de Casablanca et auteure d'une recherche sur la violence- avaient accepté de venir parler de cette question sensible, sans aucun tabou. C'est à ce genre de signaux que l'on mesure le chemin parcouru par notre pays et la volonté d'aller de l'avant : chacun sait qu' une telle rencontre ne peut se faire sans que ces policiers obtiennent le feu vert de leur hiérarchie- tant au niveau de la Préfecture de police de Casa, qu' à celui de la DGSN à Rabat – bravo à eux d'avoir accepté : face à des jeunes totalement libres dans leurs propos et bien décidés à exprimer leur point de vue, les représentants de la Sûreté nationale ont su trouver les mots pour toucher l'esprit –et le cœur- des participants, jeunes et moins jeunes. Ne refusant aucun sujet, maîtrisant parfaitement le thème et surtout se basant sur le récit de leur propre parcours en sachant «fendre l'armure», ils ont réussi à faire passer le courant. Phénomène du «Tcharmil» (le thème du Café Politis était lié à la sortie d'un Livre – ouvrage collectif- intitulé justement «Tcharmil», Editions Le Fennec), hooliganisme, Karkoubi, délinquance, rapports jeunesse-police… rien n'a été évité ! Le moment de (bonne) surprise passé, les jeunes ont –eux aussi- avec respect et intelligence, su faire valoir leurs arguments et passer leurs messages… Nous avons d'ailleurs, les intervenants, le public et moi-même, assisté à des scènes inédites chez nous, l'échange de coordonnées entre ces jeunes, le Commissaire et Madame Karmon et la promesse d'une nouvelle rencontre ! Combien d'apriori, combien de malentendus, combien de barrières ont ainsi été abattus à l'occasion de ce Café Politis. Personnellement je suis même persuadé que ce type de rencontre est un élément de prévention à nul autre pareil… Ce soir-là, intervenants, jeunes, public, parents, journalistes présents avions tous eu le sentiment de vivre un grand moment de démocratie et d'ouvrir une voie et une voix nouvelles.