Compte tenu de la gravité des accusations portées à Erramach et consorts, le représentant du ministère public requiert les peines maximales pour Erramach et compagnie. Serait-ce le compte à rebours annonçant le début de la fin d'un dossier aussi épineux que celui d'Erramach ? Difficile de le confirmer. D'autant plus que la Cour Spéciale de Justice (CSJ) a décidé, à l'issue de l'audience du mardi 30 mars, de reprendre les plaidoiries mardi prochain (6 avril) pour permettre à la défense d'examiner davantage le dossier. Cependant, l'audience d'avant-hier aura été marquée par le réquisitoire du procureur général près la CSJ. Ce dernier a pris la parole pendant plus de quatre heures, à l'issue desquelles il a requis les peines maximales contre les trente-deux personnes poursuivies dans l'affaire Erramach. Le représentant du ministère public a rappelé au cours de son réquisitoire que les mis en cause sont accusés, chacun en ce qui le concerne, de trafic d'influence, corruption, concussion, complicité, détournement de deniers publics, non dénonciation d'un criminel, divulgation du secret professionnel et trafic de drogue. Il est également revenu sur les altercations qui ont eu lieu, en août dernier à Tétouan, entre des bandes de malfaiteurs qui s'adonnaient au trafic de drogue à l'échelle internationale, rappelant que ces chamailleries avaient débouché sur des agressions physiques et des tentatives de meurtre. Le dénommé Erramach, poursuivit le représentant du ministère public, soudoyait des éléments de la sûreté nationale, de la Gendarmerie royale, des douaniers, des greffiers, des magistrats et des élus de Tétouan pour couvrir ses activités illicites, à coups de sommes impressionnantes et différentes d'argent. Quant à l'épouse de l'ex-préfet de police de Tétouan, Mohamed Sekouri, entendue auparavant comme témoin par la cour, elle n'a rien apporté de nouveau. Elle s'est contentée de nier que son époux ait reçu d'importantes sommes d'argent et acquis un appartement en Espagne qui lui aurait été offert par Erramach en contrepartie d'une couverture, en cas d'intervention de la Justice ou de potentielles poursuites. Les personnes impliquées dans cette affaire sont plus d'une trentaine dont de hauts responsables de la Sûreté nationale, de la Gendarmerie royale et de l'Administration des douanes, ainsi que des magistrats, un greffier et des hommes d'affaires. Cela fait maintenant plus de sept mois lorsque des démêlés avaient eu lieu entre deux bandes d'individus à Tétouan. Un incident qui a permis aux enquêteurs de débusquer un réseau criminel opérant sous la houlette du dénommé Mounir Erramach. A rappeler que ce dernier et dix-sept autres mis en cause sont poursuivis par la Cour d'appel de Tétouan pour « association de malfaiteurs, trafic de drogue à l'échelle internationale dans le cadre d'un réseau organisé, tentative d'homicide avec préméditation, détention d'armes sans autorisation et débauche ». Depuis, l'affaire a pris une grande envergure compte tenu du nombre et des statuts de plusieurs personnes poursuivies pour différents chefs d'accusation. Les plaidoiries reprendront mardi prochain, comme l'a décidé la cour à l'issue de l'audience du 30 mars pour permettre à la défense d'examiner davantage le dossier.