« L'enseignement préscolaire doit absolument être généralisé, parce qu'il constitue une étape importante et décisive dans le système éducatif pour le développement intellectuel, affectif et social de l'enfant ». Cet appel a été lancé par les participants à un colloque international sur l'éducation préscolaire au Maroc, mardi 28 octobre 2014 à Casablanca organisé conjointement par l'UNICEF, l'UNESCO et la Fondation Zakoura, sous le thème "le préscolaire : le fondement de la réussite". Pour les intervenants, l'investissement et l'engagement dans la généralisation de l'enseignement préscolaire et le développement de sa qualité est une condition sine qua none pour améliorer le niveau de l'enseignement dans les étapes de l'enseignement primaire et secondaire. Pour le Secrétaire général du ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle, Youssef Belqasmi , le préscolaire n'a pas connu de progression significative au cours de la dernière décennie, avec un taux moyen de préscolarisation qui est resté en deçà des aspirations. et ce malgré l'ambition affichée par la charte la charte nationale de l'éducation et de la formation et tous les efforts entrepris. En effet, les principaux déficits accusés en matière de préscolarisation se situent surtout au milieu rural (41,7 %), notamment pour les filles (28,3 %), sachant que la moyenne nationale tournait autour de 64,3 pc au cours de l'année scolaire 2013-2014. Pour sa part, la Directrice générale de l'Instance nationale d'évaluation auprès du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, Rahma Bourqia a indiqué que l'offre du préscolaire n'est pas uniforme dans la mesure où elle se présente avec une dualité: le préscolaire moderne et le traditionnel. Ce dernier demeure prédominant aussi bien en milieu urbain (58 pc) qu'en milieu rural (80 pc), a-t-elle précisé. De con côté, le président de la Fondation marocaine pour la promotion de l'enseignement primaire, Taieb Chkili a indiqué que l'enseignement préscolaire pour les enfants âgés de 3 et 4 ans apporte un appui considérable aux enfants au niveau de l'enseignement primaire et secondaire et aide de façon substantielle à réduire le taux de déperdition et d'échec scolaires. Quant à la Représentante de l'UNICEF au Maroc, Mme Regina De Dominicis, elle a fait savoir que les résultats de l'étude réalisée, à la demande du ministère de l'éducation nationale, en partenariat avec l'UNICEF, sur "le diagnostic et l'évaluation de la situation actuelle de l'enseignement préscolaire au Maroc" a révélé de grandes disproportions et de multiples entraves dans la carte actuelle de l'enseignement préscolaire au Maroc. Elle a cité quelques obstacles qui entravent la mise en place d'un enseignement préscolaire "généralisé et de qualité", dont notamment "l'absence d'une vision de l'enseignement préscolaire", "l'inexistence d'une méthodologie basée sur des principes claires et des valeurs pédagogiques appropriées aux enfants", "l'irrégularité des sources de financement", "la faiblesse constatée dans la formation des éducateurs" et "l'absence d'acteurs et de partenaires dans le domaine de l'enseignement préscolaire en milieu rural difficile", outre "l'absence de campagnes de mobilisation ciblées et de campagnes de sensibilisation à l'importance de l'étape de préscolarité".