Le défi pour le ministère de l'Education nationale est celui de généraliser l'enseignement préscolaire d'ici 2015. Dans l'immédiat, la finalité est d'atteindre les 80% comme taux de préscolarisation en 2012 des enfants de 4 et 5 ans. Pour le ministère, la formule semble acquise avec le programme d'urgence 2009-2012, baptisé E1.P1 (Espace1. Projet1), lequel projet dévoilerait un concept d'éducation moderne. Pour les concepteurs, il s'agit de rattraper le retard enregistré dans la réalisation des objectifs de la charte. Dans cette optique, plusieurs études ont été élaborées par le MEN en collaboration avec la Commission spéciale d'éducation et de formation, l'Unicef, le Conseil supérieur de l'enseignement et la Fondation Mohammed VI pour les œuvres sociales d'éducation et de formation. Implications La généralisation et le succès d'une offre préscolaire moderne de qualité à l'horizon souhaité passeront nécessairement par une forte implication et en coordination avec l'ensemble des partenaires potentiels en charge de la petite enfance. C'est le cas des ministères, collectivités locales, ONG, opérateurs privés et société civile. Pour concrétiser les objectifs, des mesures volontaristes et novatrices seront menées sur trois fronts à la fois, indique Hammou Amzil, coordinateur national du projet E1.P1 au MEN. Le grand chantier, par ailleurs, demeure celui de développer une offre préscolaire moderne sur l'ensemble du territoire. Le programme d'urgence prévoit à ce titre l'ouverture de salles préscolaires intégrées dans les écoles primaires publiques entre 2009 et 2012. Dans les milieux ruraux et défavorisés, l'extension de cette offre s'appuiera sur une intervention résolue de l'Etat, les opérateurs privés n'étant pas attirés par ces zones. Le même plan prévoit d'aménager 3.600 salles de classes préscolaires dans les écoles primaires publiques. Le but de cette action est de permettre, d'ici 2015, l'insertion dans le préscolaire public de près de 50% des enfants en milieu rural et de 10% des enfants défavorisés en milieu urbain. Parallèlement, le développement du préscolaire s'appuiera principalement sur les opérateurs privés en milieu urbain, lequel offre davantage de perspectives de rentabilité. Dans ce sens, le MEN compte sur la collaboration de la Fondation marocaine pour la promotion du préscolaire (FMPS). À cette fin, des mesures d'appui et d'incitation sont en cours de mise en place pour promouvoir une offre privée de préscolaire de qualité, des dispositifs incitatifs pour un développement massif des infrastructures. L'objectif final étant de porter l'effectif des enfants préscolarisés à plus du million d'ici 2012, alors qu'ils ne dépassent guère les 700.000 actuellement. «Une formation initiale, spécifique à la profession d'éducateur préscolaire, sera mise en place dès cette année», déclare Amzil. Le but est d'asseoir et d'institutionnaliser les compétences et la qualification des futurs cadres du préscolaire. Ainsi, un premier groupe de 3.600 bénéficiaires est concerné par cette action. Budgets Le budget approximatif réservé au projet E1.P1 «Développement du préscolaire», dans le cadre du programme d'urgence, est estimé à 750 millions de DH pour la période 2009-2012. Le coût de préscolarisation des enfants est supporté par les parents. Les dépenses mensuelles moyennes des ménages sont de 100 DH dans les katatib et dans les 400 DH pour les jardins d'enfants.