La rentrée scolaire c'est pour demain. Des millions d'enfants marocains sont concernés par cet évènement annuel, mais il y en encore beaucoup qui ne jouissent pas de ce droit à l'éducation. Certes, le Maroc a fait d'important progrès en matière la généralisation de la scolarisation mais des disparités demeurent sur la mise en place d'un enseignement de qualité pour tous. Le taux des déperditions entre les différends cycles de l'enseignement, selon un communiqué de l'UNICEF éjecte près de 40% des élèves hors des salles de classe. Plusieurs millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes, garçons et filles, auront cette année la chance d'aller à l'école ou en formation mais plusieurs autres n'auront pas l'opportunité de vivre ce moment important de leur vie, soit parce qu'ils ne seront pas inscrits à la première année du primaire soit parce qu'ils ont déjà quitté l'école, déplore l'UNICEF dans son communiqué rendu publique à la veille de la rentrée scolaire au Maroc. Et si le Fonds onusien pour l'Enfance reconnaît que le Maroc a pratiquement atteint l'universalité de l'accès à l'école primaire avec une moyenne nationale de 99,5% de taux de scolarisation, il n'en déplore pas moins que cet effort consenti pour l'accès au primaire n'est pas capitalisé au niveau des différents cycles. Et de pointer du doigt un taux de déperdition grave qui atteint des proportions alarmantes d'un cycle à un autre. Avec comme conséquence une réduction de la moyenne nationale de scolarisation, qui passe à 87,6% au collège pour chuter à 61,1% au lycée. L'analyse des données désagrégées du secteur de l'éducation, poursuit le communiqué de l'UNICEF, révèle l'existence d'importantes iniquités dans le système. Des iniquités qui frappent essentiellement les enfants en milieu rural, les filles notamment et les enfants en situation de vulnérabilité particulièrement les enfants en situation d'handicap. Le taux de scolarisation de ces derniers selon les dernières statistiques disponibles, ne dépasse pas 32.4%. En milieu rural, les données montrent que les enfants de manière générale sont confrontés à des difficultés pour réussir la transition entre le primaire et le collège auquel seulement 69,5% d'entre eux accèdent. Ce taux chute à 30,6% en ce qui concerne leur accès au lycée et ne dépasse pas les 21,9% chez les filles. Cette déperdition se traduit par un taux d'achèvement pour les trois cycles ne dépassant pas la moitié de la population des enfants scolarisés et met en évidence les problèmes liés aux acquis de base et à l'orientation des élèves. En effet, seulement 32% des élèves de la 4ème année primaire maitrisent les acquis de base selon le dernier programme d'évaluation des acquis scolaires mené en 2009 étayé par les évaluations internationales menées en 2011 qui pointent, en plus de la faiblisse du niveau des acquis, des dimensions d'iniquité. Outre les aspects de la qualité des acquis scolaires et de la transition entre les cycles, l'absence de mécanismes efficaces d'orientation, la qualité des environnements et climats scolaires et la lutte contre toutes les formes de violence envers les enfants, le retard scolaire et le niveau de couverture du préscolaire constituent d'autres déterminants qui expliquent cette situation. Aujourd'hui 11,3% des enfants s'inscrivent avec au moins un an de retard au cycle primaire. Ce taux augmente à 14,8% en milieu rural. L'accès à une éducation préscolaire de qualité demeure également un obstacle à la garantie d'une intégration scolaire réussie des enfants et leur préparation à l'éducation scolaire obligatoire. Le secteur préscolaire reste dominé par une forte composante du secteur privé et marqué par des iniquités d'accès. Ainsi, le taux de préscolarisation est de seulement 64,3% et chute à 28,3% chez les filles dans le milieu rural. Or, «l'offre généralisée d'un préscolaire de qualité constitue l'une des réponses stratégiques pour améliorer l'efficience et les rendements aussi bien interne qu'externe du système éducatif et pour promouvoir l'équité des enfants dans leur accès au droit à une éducation de qualité. Car si les disparités ne sont pas endiguées en amont, elles s'agrandiront au fil des années scolaires et resteront constantes après l'âge de 8 ans » souligne Regina De Dominicis, Représentante de l'UNICEF au Maroc.