La réforme tant attendue du système éducatif national est prévue dans quelques semaines. Omar Azziman et son équipe devront livrer leur copie avant la fin de cette année. En fait, le rapport stratégique du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique sur la réforme du système éducatif sera fin prêt d'ici la fin de l'année. Ce document devra comporter des recommandations visant à mener à bon port ce chantier érigé en tête des priorités du Maroc. Au mois de juillet dernier, le Souverain avait nommé M. Azziman, président du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, et a présidé, au Palais Royal de Casablanca, la cérémonie d'installation des membres de ce Conseil. Il faut dire que la nouvelle Constitution a introduit un grand changement pour le système éducatif au Maroc. L'enseignement fondamental y est cité comme un droit de l'enfant et une obligation de la famille et de l'Etat. La Constitution du 1er juillet 2011 a ainsi consacré l'éducation en tant que droit du citoyen et levier du développement humain en harmonie avec tous les changements profonds qu'entame le pays. Elle a ainsi mis l'accent sur une éducation moderne, accessible et de qualité. La qualité est d'ailleurs le mot d'ordre dans toutes les réformes voulues pour ce secteur. C'est dans ce sens que s'inscrit la création du Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique qui succède au Conseil supérieur de l'enseignement (CSE) en vertu de la loi n° 105.12 relative à la mise en place de ce nouvel organe qui a été publiée au Bulletin officiel du lundi 19 mai 2014. Le nouveau Conseil a ainsi tenu, les 8 et 9 septembre 2014, à Rabat, sa deuxième session ordinaire, consacrée notamment à l'évaluation de la mise en œuvre de la Charte nationale d'éducation et de formation 2000-2013. Les membres ont examiné le projet de rapport d'évaluation sur «la mise en œuvre de la Charte nationale d'éducation et de formation 2000-2013: les acquis, les déficits, les défis» et des exposés des ministres en charge de l'éducation, de la formation, de la recherche scientifique, de la formation des cadres et de l'enseignement traditionnel au sujet de leurs visions des projets de réforme prévus à court et à moyen termes. A l'issue des travaux de cette session, le Conseil et les départements en charge de l'éducation, de la formation, de la recherche scientifique et l'enseignement traditionnel ont signé une convention cadre de coopération. Il faut souligner que le Conseil compte de nombreuses nouveautés dont l'élargissement de ses compétences à l'ensemble des composantes du système d'éducation avec tous ses niveaux, de formation professionnelle avec tous les acteurs et de recherche scientifique avec tous ses intervenants, l'extension du champ d'intervention du Conseil à toutes les politiques publiques relevant de ses compétences et au fonctionnement des services publics chargés de la mise en œuvre de ces politiques et la mise en place d'un système d'information intégré, englobant toutes les composantes du système éducatif. Cette instance favorisera également l'élargissement des procédures de saisine qui comprennent, désormais, outre les demandes d'avis adressées au Conseil par SM le Roi, les initiatives émanant du gouvernement et du Parlement ainsi que l'auto-saisine, l'émission d'avis et de rapports sur les questions relevant de sa compétence et la mise en place d'indicateurs de performance permettant de mesurer l'impact des avis du Conseil, de ses recommandations et de ses évaluations. Fort de ces nouvelles prérogatives et de sa composition alliant représentativité et expertise, le Conseil pourra jouer pleinement le rôle d'espace pluriel de débat et de coordination sur toutes les questions de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, comme il ne manquera pas d'éclairer les décideurs, les acteurs et l'opinion publique marocaine, de manière rigoureuse et méthodique au moyen d'évaluations quantitatives et qualitatives sur l'état et les perspectives de notre école.