La police espagnole a trouvé la maison où les terroristes auraient préparé les sacs à dos piégés. Une découverte qui a été possible grâce à la détermination de l'endroit où ont été activées les cartes SIM des téléphones mobiles utilisés dans le montage des bombes. La police espagnole a détenu, samedi, un nouveau suspect dans le cadre des attentats du 11 mars à Madrid ce qui élève le nombre des détenus à vingt dont douze sont formellement accusées d'exécution ou de complicité dans les actes terroristes, deux ont été remis en liberté, et six demeurent en détention préventive. Le dernier suspect à être arrêté est de nationalité marocaine, affirment des sources policières espagnoles qui l'auraient appréhendé suite à la découverte de son nom sur des documents trouvés dans une maison qui aurait servi à la préparation des sacs à dos piégés utilisés dans les attentats contre les trains de Madrid. La maison a été découverte, vendredi, par les services de police chargés de l'enquête. Elle est située à 34 km de la localité d'Alcala de Henares où les terroristes auraient embarqué le jour des attentats pour déposer les bombes dans les quatre trains qui ont explosé faisant plus 190 morts et quelque 1500 blessés. La découverte de cette maison intervient suite à des recherches activement entamées par la police espagnole au lendemain de l'arrestation du principal accusé, le Marocain Jamal Zougam, et de deux autres ressortissants marocains résidant en Espagne. Les enquêteurs étaient convaincus dès le premier jour de l'existence d'un appartement où les terroristes ont dû préparer les sacs à dos piégés. Selon des informations rapportées par la presse espagnole, les policiers avaient pu localiser cette maison immédiatement après l'arrestation de Zougam et ce grâce à une technologie très avancée en matière de téléphonie mobile. Selon le quotidien espagnol El Pais, c'est la puce du téléphone mobile qui était dans l'unique sac à dos piégé retrouvé intact par la police le jour des attentats qui a conduit à cette maison située en pleine campagne entre les villages de Chinchon et Morata de Tajuna. Le quotidien madrilène a expliqué que, lors du montage des engins explosifs, les terroristes se devaient d'activer les cartes SIM des téléphones utilisés pour régler l'heure de la détonation. La police espagnole a donc pu déterminer le périmètre dans lequel les puces téléphoniques ont été activées pour la première fois ce qui a permis de trouver la maison rurale utilisée pour les réunions de planification et de préparation des attentats. La police et la garde civile démarrèrent ainsi une opération de surveillance de ladite maison pendant une semaine espérant appréhender des complices des suspects s'ils continuent à s'y rendre. Au bout de quelques jours, ils décideront d'y pénétrer. À l'intérieur, ils ont découvert des preuves établissant que les terroristes y ont préparé les bombes la veille du jour des attentats utilisant à cette fin l'explosif Goma 2 Eco, des détonateurs RIODETS et des téléphones mobiles dont le système de réveil a servi de mécanisme d'enclenchement. Ainsi, la police a retrouvé dans la maison les empreintes digitales des deux principaux suspects, Jamal Zougam et Abderrahim Zbakh, ainsi que des restes de l'explosif utilisé dans la préparation des bombes et de détonateurs. Selon le journal espagnol, la voiture que les terroristes ont utilisée pour transporter les explosifs volés depuis la ville d'Avilés (Pays Basque) jusqu'à Alcala de Henares aurait été contrôlée en route par une patrouille de la garde civile dont les agents ont verbalisé le conducteur pour une infraction et l'auraient laissé repartir sans soupçonner l'existence de plus d'une centaine de kilogrammes d'explosifs. Enfin, les autorités marocaines ont confirmé que des arrestations ont eu lieu dans la région du Nord en rapport avec l'enquête sur les attentats terroristes qui ont frappé la capitale espagnole. Elles ont toutefois, démenti les informations rapportées par certains médias faisant état de l'arrestation à Tétouan (Nord) d'un Marocain en possession de plans de la gare ferroviaire madrilène d'Atocha. Le gouvernement marocain a affirmé par ailleurs que les services marocains de sécurité et leurs homologues espagnols coopèrent activement dans le cadre de cette enquête.