Malgré les tensions internes au sein de la Fédération démocratique du travail (FDT), le syndicat est décidé à faire une rentrée sociale fracassante. L'appel à une grève générale dans le secteur public avant fin septembre est maintenu. «C'est notre manière de dire non à la décision du gouvernement de maintenir les retraités de l'enseignement et de la recherche scientifique dans leurs postes après 60 ans», ont indiqué les responsables de la FDT lors d'une conférence de presse jeudi 11 septembre 2014 à Casablanca. Ils ont pointé du doigt «l'Exécutif qui agit toujours de manière disparate vis-à-vis de la réforme des retraites, ne privilégiant que des solutions à court terme et ne favorisant aucunement la masse active». Dans ce sens, l'actuelle direction proche de l'USFP entend frapper fort en mobilisant les autres centrales. Toutefois, l'Union générale des travailleurs du Maroc (l'UGTM), le syndicat de Hamid Chabat, est le seul qui a effectivement manifesté sa prédisposition à faire partie de la grève. «Nous avons convenu avec l'UGTM d'une réunion de nos organes exécutifs, vendredi 12 septembre 2014, et qui devrait aboutir à un communiqué commun fixant la date de la grève», a confirmé Abdelhamid Fatihi, secrétaire général de la FDT. L'UMT, pour sa part, ne devrait répondre à l'appel de la grève qu'après avoir rassemblé ses instances décisionnelles, ont expliqué ses dirigeants à la FDT. Pour ce qui est de la CDT, c'est le silence radio absolu. «Cette centrale n'a exprimé aucune réaction à notre correspondance», précise M. Fatihi. Toutefois, outre le risque de ne pas être suivie par la centrale, l'actuelle direction de la FDT risque de ne pas fédérer certains Fdtistes partisans de l'ancien secrétaire général, en l'occurrence Abderrahmane Azzouzi. Contestant la légitimité de Fatihi, ces derniers sont particulièrement influents dans le secteur des collectivités territoriales et celui des finances. De leur côté, les proches de Fatihi disent dominer les secteurs de l'enseignement, la santé, la justice, le phosphate, entre autres. Réagissant à ces distorsions internes, Abdelhamid Fatihi estime que «la légitimité est acquise sur le terrain. Et en plus du terrain, nous travaillons dans la légalité, conformément aux lois du pays. Parce que le 4ème congrès de la FDT qui nous a portés à la tête du syndicat a mis fin à ce discours de légitimité. Ainsi, ces distorsions ne peuvent pas entraver notre marche, parce que nous nous dirigeons vers l'avenir». Et de conclure sur un message d'ouverture adressé aux dissidents: «Nous n'avons pas rencontré M. Azzouzi, mais la FDT reste ouverte à tous ses militants où qu'ils soient et quels qu'ils soient».