La dernière réunion du conseil national de la FDT s'est terminée par le retrait des représentants d'une dizaine de fédérations qui ont estimé que les statuts de la centrale n'ont pas été respectés. La Fédération démocratique du travail bouillonne toujours. La date de la tenue d'une nouvelle réunion du conseil national de cette centrale syndicale, proche de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), n'est pas encore fixée. Plus de deux mois après le troisième congrès national de la FDT, les membres de cette centrale n'ont pas encore réussi à élire les instances dirigeantes, notamment le secrétaire général et les 15 membres du bureau central. Trois réunions du conseil national de cette centrale, qui compte 217 membres, ont eu lieu, dimanche 26 décembre, mercredi 2 janvier et samedi 22 du même mois, sans résultat. La dernière réunion s'est terminée par le retrait des représentants d'une dizaine de fédérations qui ont estimé que les statuts de la centrale n'ont pas été respectés. La session du conseil national de la FDT reste, ainsi, ouverte jusqu'à nouvel ordre. Le point qui fait toujours l'objet de discordes concerne la procédure à adopter pour la désignation des instances dirigeantes de la Fédération. Alors que le clan soutenant la candidature de Abdelhamid Fatihi demande l'application de la méthode démocratique, le clan du secrétaire général sortant Abderrahmane El Azzouzi, qui souhaite rempiler, opte pour l'option consensuelle. Face à cette situation de blocage, les deux clans ont choisi de recourir aux syndicats sectoriels affiliés à la FDT qui devront réunir leurs conseils nationaux pour discuter de la situation et des mesures à prendre. Ceci dit, les observateurs estiment que la prochaine réunion du conseil national de la FDT n'aura lieu qu'une fois que les deux clans auront trouvé un terrain d'entente. «La prochaine réunion du conseil national de la FDT doit absolument déboucher sur la désignation des instances dirigeantes. Nous n'avons plus droit à l'erreur», lance Abdelhamid Fatihi, membre de la FDT et chef du groupe fédéral de l'Unité et de la démocratie à la Chambre des conseillers, dans une déclaration à ALM. «Nous ne demandons pas la lune. Nous voulons juste l'application des dispositions des statuts de la FDT. L'article 10 de ces statuts stipule que les membres du bureau central sont élus au vote secret par les membres du conseil national fédéral dans un délai d'un mois après le congrès. Nous demandons, ainsi, le respect de la méthodologie démocratique», précise-t-il. «Nous sommes avec le respect de la méthodologie démocratique. La FDT est la seule centrale syndicale qui applique à la lettre la règle démocratique pour la désignation des instances de direction. Le recours au consensus ne s'inscrit-il pas dans la droite ligne de l'application de la méthodologie démocratique ?», réplique Mohamed Larbi Lakhrim, secrétaire général du Syndicat démocratique des collectivités locales relevant de la FDT, dans une déclaration à ALM. A noter que le clan Azzouzi réclame d'abord l'élection du secrétaire général avant d'élire les membres du bureau central avec une représentativité des différents secteurs. «La logique du consensus va permettre d'assurer la représentativité des différentes sensibilités et des principaux acteurs au sein de la FDT. La logique de l'exclusion n'est plus valable. L'ensemble des composantes de la FDT sont appelées, aujourd'hui, à faire des concessions pour déboucher sur une solution le plus tôt possible», ajoute M. Lakhrim. «L'autre partie qui soutient M. Azzouzi doit prendre en considération que les syndicats de la Santé, de la Poste, des Télécommunications, des Phosphates et de l'Enseignement relevant de la FDT sont de notre côté. Il s'agit là des syndicats les plus représentatifs au sein de la FDT. Le message est clair», précise M. Fatihi. Le climat reste, ainsi, tendu au sein de la FDT. Les observateurs estiment que le spectre de la scission plane désormais sur ce syndicat qui a vu le jour en 2003 suite à une scission au sein de la Confédération démocratique du travail (CDT) de Noubir Amaoui.