Pour le gouvernement, les partis politiques et les syndicats, la rentrée politique est déjà là. La note de cadrage du chef de gouvernement pour la prochaine loi de Finances sonne la fin des vacances. Le document en question a été, en effet, diffusé par les services du chef de gouvernement aux différents départements ministériels. La note tant attendue a donc été finalisée et devra constituer une feuille de route pour le futur budget 2015. Pour les syndicats, cet exercice sera déterminant pour la suite sachant que le mouvement syndical a une longue liste de revendications. Miloudi Moukharik, secrétaire général de l'UMT (Union marocaine de travail), annonce déjà la couleur. «Nous espérons que la note de cadrage de la loi de Finances préparera le terrain devant un budget 2015 à dimension sociale et plus humaine», dit-il. Et de poursuivre: «Nous considérons au sein de l'UMT que les dernières lois de Finances ont été rétrogrades et impopulaires. Des lois qui n'ont pas apporté des mesures concrètes en faveur des classes populaires». Pour cette centrale syndicale, l'une des plus grandes au Royaume, l'accent sera principalement mis sur le côté fiscal à travers notamment une proposition de baisse de l'IR (Impôt sur le revenu). Il est également question de la révision de la grille indiciaire des salaires dans la fonction publique. De son côté, la FDT (Fédération démocratique du travail) entend axer les efforts sur le dossier de la réforme des caisses de retraite. «Il est certain que le dossier de la réforme des caisses de retraite sera l'un des principaux chantiers de la rentrée politique et parlementaire. La note de cadrage de la loi de Finances pourrait également apporter du nouveau sur ce plan», explique Abdelmalek Aferiat, parlementaire et membre du comité central de la FDT. «Le groupe fédéral à la deuxième Chambre se réunira dès la semaine prochaine pour examiner le contenu de la note de cadrage du chef de gouvernement pour la loi de Finances 2015 afin de prendre une position sur le sujet», ajoute M. Aferiat dont le groupe parlementaire au sein de la Chambre des conseillers vit des moments de grande tension. La semaine dernière, le groupe fédéral a décidé de suspendre deux de ses membres notamment Abdelhamid Fatihi. Ce dernier avait été écarté il y a trois ans de la présidence du groupe fédéral en raison de son bras de fer avec Abderrahmane Azzouzi sur le secrétariat général de la FDT. Le même scénario se répète aujourd'hui entre les deux hommes, ce qui risque de fragiliser la position de la centrale syndicale. Pour leur part, les responsables de l'UNTM (Union nationale du travail au Maroc) restent prudents. Le syndicats proche du PJD préfère éviter de donner toute déclaration concernant la note de cadrage du chef de gouvernement concernant le budget 2015. Contacté par ALM, Abdessamad Mrimri, secrétaire général adjoint de l'UNTM, affirme qu'il préfère attendre l'examen de la note de cadrage par les instances de son syndicat avant de faire un commentaire.