La FDT, l'UNTM et l'UMT menacent de faire, de nouveau, grève pour mettre la pression sur le gouvernement, arguant du fait que le dialogue social a débouché sur l'impasse. La rentrée sociale s'annonce chaude. Les centrales syndicales affûtent d'ores et déjà leurs armes pour faire pression sur le gouvernement arguant du fait que le dialogue social a débouché sur l'impasse. Ainsi, après quelques jours seulement du début de la session parlementaire d'octobre qui donnera lieu, comme à l'accoutumée, à un large débat entre l'Exécutif et les représentants de la Nation à propos de la prochaine loi de Finances, les syndicats ont commencé à se mettre en ordre de bataille. La Fédération démocratique du travail (FDT), dont le conseil national s'est réuni dimanche 10 octobre, a déclaré ouvertement avoir opté pour l'escalade. La FDT dénonce, dans un communiqué, «le blocage qui marque le processus du dialogue social», «la restriction des libertés syndicales» et «le renchérissement continu des produits alimentaires». La FDT a décidé «d'entreprendre le plus tôt possible un combat, dont la forme sera déterminée en coordination et en concertation avec ses alliés», à savoir l'UNTM et l'UMT. Contactées par ALM, ces centrales syndicales ont déclaré partager la même position que la FDT. «Nous rejoignons parfaitement l'analyse faite par la FDT de la situation actuelle de la scène syndicale. Nous avons constaté un désengagement de la part du gouvernement de satisfaire les revendications de la classe ouvrière, d'où notre décision d'entreprendre le combat, étant donné que le dialogue n'a pas abouti», indique, Mohamed Yatim, secrétaire général de l'Union marocaine du travail au Maroc (UNTM), dans une déclaration à ALM. M. Yatim affirme qu'il y a eu hier matin des contacts entre les dirigeants de l'UNTM et ceux de la FDT, dans le sens de la coordination, ajoutant que le rapprochement qui s'opère, peu à peu, entre l'UNTM et l'UGTM dirigée par Hamid Chabat permettra de renforcer l'alliance FDT-UMT-UNTM. «Nous ne pouvons pas continuer comme ça. Il n'y a pas eu de progrès considérable dans la réalisation des revendications des syndicats. D'ailleurs, le gouvernement n'a malheureusement pas tenu sa promesse de se réunir avec les syndicats au mois de septembre. Nous faisons ainsi le même diagnostic que la FDT», souligne, pour sa part, Mohamed Hakech, syndicaliste à l'Union marocaine du travail (UMT), ajoutant que «le gouvernement exploite la faiblesse qui marque le champ syndical au Maroc pour imposer sa volonté». C'est ainsi donc que les syndicats menacent de faire, de nouveau, grève. Contacté par ALM, Jamal Rhmani, ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, a rejeté les arguments avancés par les syndicats en défendant le bilan de son département. «Les syndicats ont le droit d'exprimer leurs revendications. Depuis un certain temps, la scène syndicale est marquée par un dynamisme important. Le dialogue entre les centrales syndicales et le gouvernement se poursuit, notamment dans le cadre du dialogue social ou au niveau des établissements à composition tripartite. Ceci dit et concernant le secteur privé, j'affirme que, contrairement à ce qu'avancent les syndicats, l'ensemble des questions qui ont été à l'ordre du jour du dialogue ont été traitées», a souligné M. Rhmani. Le ministre précise, dans ce cadre, que «la réforme du Code de la mutuelle est en cours, l'indemnisation pour perte d'emploi devra être examinée dans le cadre de la CNSS, alors qu'on attend toujours les propositions des syndicats à propos de la loi sur les syndicats et celle concernant le droit de grève qui leur ont été présentées».