Les prochaines élections législatives auront lieu durant l'été 2015. Déjà, les partis se préparent. Et certains d'entre eux ne veulent surtout pas que les électeurs ratent ce rendez-vous. Quitte à vouloir imposer le vote à tout citoyen en âge de donner sa voix. C'est le cas des partis de l'USFP et de l'Istiqlal. Dans leur mémorandum relatif aux préparatifs des élections, présenté conjointement au ministère de l'intérieur, ces deux partis de l'opposition ont proposé le vote obligatoire, comme mesure phare « pour mettre fin à l'abstention et limiter la corruption électorale ». Le Premier secrétaire de l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), Driss Lachgar, s'est même dit favorable à des sanctions à l'encontre des électeurs qui ne se rendront pas aux urnes lors des prochaines échéances électorales. Le patron du parti de la Rose a proposé de condamner les défaillants à une amende de 500 DH. Le parti de l'Istiqlal partage la même position sur la question. Mounia Gholam, membre du bureau politique du parti de la balance est convaincu : «Cette mesure appliquée dans certaines démocraties occidentales, notamment en Belgique a pour but de rendre possible le vote de tous sans aucune pression. C'est un moyen efficace pour élargir le champs politique et de rendre difficile la manipulation des résultats des élections». Selon Mounia Gholam, son parti et ses alliés: « feront en sorte de débattre du sujet avec l'ensemble des partis et présenter une proposition de loi allant dans ce sens».
De son côté, le PJD garde ses réserves par rapport à cette mesure. « Nous n'avons jamais formulé le vote obligatoire dans notre mémorandum », souligne Redouan Benkhaldoun, membre du bureau politique du PJD qui estime qu'il faut laisser libre choix aux citoyen de voter ou pas. Toutefois le parti islamiste défend une autre mesure pour augmenter le nombre d'électeur : l'inscription automatique dans les listes électorales de tous les citoyens en âge de voter (les plus de 18ans). «Une disposition qui pourrait ramener le nombre d'électeurs potentiels à quelque 24 millions au lieu des 13 millions actuels », estime Redouan Benkhaldoun. Mais cette précaution a ses limites. Pour, les détracteurs accentuera le faible taux de participation aux élections, déjà au plus bas depuis plusieurs éléctions. Le politologue, Mohamed Darif a son avis sur la question : «Les partis qui veulent instaurer l'obligation de vote ne veulent tout simplement pas assumer leur responsabilité. Ils ont décrédibilisé l'action politique, éloigné les citoyens du champs politique, au lieu de l'encadrer. En proposant cette mesure, ils jettent aujourd'hui l'anathème sur les citoyens». Pour M.Darif, obliger un citoyen à voter est antidémocratique. Il estime qu'il y a d'autres moyens pour encourager les gens à participer à la vie politique : sensibilisation, éducation à la culture civique et citoyenne.