Rien n'est particulier pour l'universitaire Mohamed Darif. La conjoncture actuelle est celle qui précède en temps normal toutes les consultations électorales. L'universitaire note quand même la particularité que « les acteurs politiques attendent l'évolution des textes comme les amendements au code électoral, l'avant –projet de la loi sur les partis politiques ou encore le nouveau code des libertés publiques ». a cet égard confie-t-il « Il est même question de tenir une session extraordinaire du parlement, tout prochainement, afin de statuer sur ces projets ». En attendant, les partis révisent leur copie et « nous avons véritablement entamé la phase des surenchères politiques ». Pour Mohamed Darif, les principales questions tournent autour du devenir de la Koutla, du Wifak, mais aussi autour de « la réelle portée de certaines alliances comme celle de la gauche pilotée par l'OADP dans le cadre du PSU, et le positionnement d'Ennahj Addimoukrati vis-à-vis de cette coalition ou encore l'alliance du PPS et du PSD ». Si dans ces ballets partisans, les observateurs lorgnent vers les islamistes, Mohamed Darif, auteur d'un ouvrage sur la question, tient à lever l'amalgame. « Il faudrait éviter la généralisation qui prête à confusion », prévient-il. « Les associations islamiques ne sont légalement pas autorisées à participer aux prochaines élections. Reste le Parti de la justice et du développement (PJD) qui lui, n'est pas un parti islamiste et demeure une formation politique comme une autre, qui a participé aux élections de 1997 et dispose de sièges parlementaires ». L'association islamiste, la plus en vue, Al Adl Wal Ihssane, a une position claire la-dessus, poursuit Mohamed Darif. « Elle ne se considère pas comme étant concernée par les prochaines élections », même si « un cercle politique vient d'être créé au sein de la jamaa et que son secrétaire général, Abdelouahed Moutawakil n'a pas caché dans une interview au quotidien Acharq al Awsat, son souhait de voir ce cercle se transformer en parti politique ». Dans cette perspective, comment se comportera l'association Al Adl Wal Ihssane ? Poussera-t-elle ses militants à voter pour tel ou tel candidat ? Mohamed Darif ne le pense pas, « puisque l'association rejette même l'idée de la participation aux élections et se maintient hors du champ des prochaines consultations ». Moahmed Darif va plus loin, écartant l'éventualité « d'un raz de marée islamiste lors des prchaines éléctions ». Les grands équilibres au sein du parlement, assure-t-il, « devraient rester inchangés, car même les scissions sont survenues dans le cadre de grandes familles politiques et les votes devraient rester dans ce cadre ». Le PJD, estime-t-il, « demeure quoi qu'on en dise, un petit parti politique qui ne saurait dépasser la vingtaine de sièges au parlement, tant qu'il est privé de la force de frappe d'Al Adl Wal Ihssane ».