Les entreprises marocaines de BTP retrouvent leur appétit et les projets autoroutiers annoncés ces dernières semaines par le ministre de l'équipement, du transport, de la logistique leur donnent de grandes espérances. Un réseau nouveau de près de 1.800 kilomètres! C'est en tout cas ce qui a été clairement et explicitement annoncé il y a quelques jours seulement par Aziz Rabbah lors d'une séance de questions orales chez les conseillers. Le ministre a ainsi expliqué que déjà le réseau actuel, long de 1.500 km, devrait atteindre 1.800 km en 2015 avec l'achèvement de la mise en service des tronçons actuellement en travaux. C'est le cas des tronçons Berrechid-Khouribga et El Jadida-Safi en plus de la nouvelle voie de contournement de Rabat. Mais ce n'est pas tout. Selon le ministre de l'équipement, des études sérieuses sont déjà lancées et d'autres le seront d'ici la fin 2014 pour élaborer un nouveau programme autoroutier pour les 10 ou 15 prochaines années. Un programme qui, selon M. Rabbah, portera sur 1.800 kilomètres ce qui portera, à terme, la longueur du réseau à 3.600 kilomètres. Evidemment, on ne peut pas s'empêcher de poser la question sur les tronçons futurs qui seront retenus. Certes, il est aujourd'hui difficile d'y répondre avec certitude et il faudra probablement attendre les résultats des études qui devront indiquer les tronçons les plus viables, les plus utiles, les plus pertinents… mais déjà, quand on jette un coup d'œil à la carte actuelle du réseau, certains détails méritent d'être relevés. Le tronçon Berrechid-Beni Mellal, aujourd'hui à moitié opérationnel (seule la portion Khouribga-Béni Mellal a été achevée et mise en service), se justifie parfaitement puisqu'il relie l'axe atlantique à une région agricole et économique des plus importantes. Mais l'on sait également que l'axe Marrakech-Fès via Béni Mellal est également parmi les plus importants pour l'économie en termes de flux de marchandises et de voyageurs. Dans le jargon des spécialistes, cet axe Marrakech-Fès porte le nom de la dorsale et devrait longer le flanc occidental des Haut et moyen Atlas en passant, après Beni Mellal, pas loin de Khenifra, Azrou avant de se connecter, au niveau de Fès, à l'axe Rabat-Oujda. L'autre tronçon qui semble également manquer cruellement au schéma d'armature actuel est celui qui relierait Fès, ou Meknès, au Nord, à savoir Tanger ou Tétouan. Sur la côte atlantique, cette fois-ci, le prolongement de l'autoroute El Jadida-Safi vers Essaouira est presque naturel. Si l'idée de ces trois premiers tronçons est déjà dans l'air depuis un certain temps, d'autres pourraient eux aussi faire leur apparition pour la première fois dans les projets d'ADM. C'est le cas, par exemple, d'une liaison directe Khémisset-Casablanca pour éviter aux usagers se rendant de Fès ou Meknès à Casablanca le passage obligé par Rabat. Plus à l'est, on peut également citer le tronçon qui relierait Nador à l'axe Fès-Oujda. L'importance de cette connexion n'est plus à prouver étant donné les grands projets qui se dessinent aujourd'hui dans la ville de Nador. L'ONCF a d'ailleurs déjà mis en service sa ligne vers Nador. Si pour l'heure il ne s'agit là que d'hypothèses ou, tout au plus, d'idées d'avant- projets, il faudra attendre fin 2014 pour avoir les premières conclusions des études du ministère de l'équipement. D'ici là, le secteur privé, lui, commence déjà à se positionner dans la perspective du lancement de ces grands chantiers d'infrastructures. Les responsables de la fédération du secteur, la FNBTP, se sont d'ailleurs empressés d'adresser une première correspondance au ministre Rabbah où ils font part de leurs espoirs de voir ces projets profiter d'abord aux entreprises marocaines.