Les directions nationales de l'USFP, de l'Istiqlal et du PPS ont tenu une réunion le jeudi 18 mars 2004 , sans inviter une composante de la Koutla démocratique : la GSU. Les dirigeants de ce parti font part de leur étonnement et expliquent les raisons de leur mise à l'écart. Le plus petit a été mis sur la touche. La Gauche socialiste unifiée (GSU) a été écartée de la Koutla démocratique. Son nom n'a pas été mentionné dans le dernier communiqué de la Koutla qui a fait suite à une réunion entre les dirigeants de l'USFP, du PI et du PPS, jeudi 18 mars. Mieux : les dirigeants de la GSU n'ont même pas été prévenus de cette rencontre. M. Bensaïd Aït Idder, président d'honneur de la GSU, fait part à ALM de son étonnement. “Je me pose des questions. Est-ce parce que nous avons refusé de faire partie du gouvernement que nous avons été ainsi marginalisés ?“ M. Aït Idder ajoute toutefois que seuls les membres du bureau politique de son parti en savent plus sur cette réunion. Interrogé sur ce sujet, M. Mostapha Mouseddad, membre du bureau politique de la GSU, exprime sa “surprise“. Il affirme que la “GSU fait partie de la Koutla et tient à le rester“. M. Mohamed Guessous, membre du bureau politique de l'USFP, était présent à la fameuse réunion du jeudi soir. Il nie catégoriquement une volonté des trois partis de “marginaliser“ la GSU. Mais il laisse entendre que la GSU ne fait pas encore partie de la Koutla. “L'OADP (organisation de l'action démocratique et populaire qui a pris part à la création de la Koutla, ndlr) s'est dissoute. Il faut que la GSU se décide à rejoindre la Koutla“. Cet avis n'est pas partagé par M. Mostapha Mouseddad qui affirme que “la question de l'OADP n'a jamais été un problème. De nombreux communiqués de la Koulta ont été signés, dans le passé, conjointement par les quatre partis, dont la GSU“. La position de l'USFP est surprenante. Ce parti refuse à la GSU, malgré sa filiation génétique, de prendre part aux délibérations de la Koutla, alors que dans les faits le RNI du très libéral M. Ahmed Osman bénéficie symboliquement, si l'on peut dire, d'un statut d'observateur-arbitre dans ce cartel électoral. Quelque chose qui est plus que l'association et moins que l'adhésion. M. Mohamed Guessous précise toutefois : “nos portes sont ouvertes, et nous avons des contacts avec la GSU, mais il faut que ses militants se décident par rapport aux options de la Koutla“. Quelles sont ces options ? Une position moins radicale à l'égard du gouvernement ? Une participation au gouvernement? M. Mostapha Mouseddad explique que les divergences entre la GSU et les trois autres partis de la Koutla sont issues de l'opposition de son parti à prendre part à l'actuel gouvernement. Serait-il disposé à faire preuve de moins de rectitude, au cas où la Koutla se présenterait comme une majorité pour prendre les rênes du gouvernement? La GSU dispose seulement de trois sièges à la Chambre des représentants. Ils peuvent devenir déterminants pour le cas où la loi des chiffres deviendrait déterminante dans la composition d'une majorité au gouvernement. En tout cas, un remaniement ministériel est toujours d'actualité. Les partis fourbissent leurs armes. M. Mohamed Guessous affirme que la question du remaniement du gouvernement n'a pas été abordée le jeudi, mais qu'elle le sera cette semaine. “D'abord dans les instances des partis concernés et ensuite pour adopter une attitude commune“. A elle seule, cette phrase vaut son pesant en or. Elle apporte une eau fraîche au moulin de toutes les personnes qui évoquent l'imminence d'un remaniement ministériel.