Réduction du taux de chômage, lutte contre la précarité et généralisation de la couverture sociale étaient les mots d'ordre lors du point de presse tenu mardi soir par le ministre de l'emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki, dédié à la présentation du plan d'action stratégique du ministère pour la période 2014-2016. Le plan d'action, qui sera plus tard décliné en plans annuels opérationnels, consiste en des orientations stratégiques qui encadreront la vision du ministère et focaliseront ses actions et ses efforts durant les trois années à venir. Tel que présenté par M. Seddiki, le plan se décline en quatre axes principaux. D'abord la réduction du chômage et le développement de l'emploi décent. A cet égard, le ministre a déploré que «les jeunes comptent trop sur le secteur public alors que celui-ci ne représente que 8% des emplois», ajoutant que «combattre le chômage n'est pas le seul objectif du ministère. Il faut savoir que 65% des employés sont en situation précaire et que près de 35% des employés déclarés dans le secteur privé touchent un salaire en dessous du SMIC». Afin de remédier à cette situation, le ministère propose, entre autres, l'élaboration d'une stratégie nationale de l'emploi prévue pour septembre 2014, l'intégration et l'encouragement des initiatives régionales dans le domaine de l'emploi, la prospection d'opportunité d'emploi à l'étranger, mais également la rénovation des textes législatifs régissant le secteur et la réforme de l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC). En effet, l'Anapec devrait étendre sa présence géographique (son réseau est aujourd'hui constitué des 78 agences dans diverses régions du Royaume) et s'ouvrir sur les demandeurs d'emploi ne possédant pas de diplôme. Cette catégorie représente, selon M. Seddiki, environ les trois quarts du total des personnes en quête d'emploi. Le deuxième axe du plan d'action stratégique concerne le dialogue social et le renforcement des droits fondamentaux. Le ministre a rappelé dans ce sens que «le dialogue social reste l'une des priorités de ce gouvernement, nous sommes fermement engagés à continuer le dialogue avec les syndicats». Cet axe englobe la lutte contre le travail des enfants et la discrimination dans l'emploi, le renforcement de l'arsenal juridique régissant le travail ainsi que la poursuite de la dynamisation des instances consultatives tripartites. La généralisation de la couverture sociale est le point focal du troisième axe du plan stratégique. A ce sujet, le ministre a mis en exergue la situation alarmante que vit le secteur. En effet, seulement 33% de la population active marocaine bénéficie de la couverture sociale. Des mesures telles que l'extension de la couverture sociale à de nouvelles catégories de travailleurs, l'application des dispositions du code de la mutualité ou encore le renforcement du contrôle des mutuelles devront permettre à ce chiffre de dépasser les 50% dans trois ans. «Si l'on y ajoute les bénéficiaires du Ramed, près de 70% des Marocains devraient être couverts d'ici 2016». Le dernier axe concerne, quant à lui, le renforcement de la performance du ministère qui devrait se faire à travers la valorisation de son capital humain, la rationalisation des dépenses via une meilleure gouvernance, mais également la consolidation des divers partenariats et la promotion de la coopération bilatérale.
Moukawalati : Officiellement un échec Le programme «Moukawalati», lancé en 2006 pour la promotion de la création des Très petites entreprises (TPE), n'a visiblement jamais réussi à décoller. «Sur les 10.000 projets d'entreprises, seulement 3.000 ont abouti et il n'y a aucun moyen de savoir lesquelles sont aujourd'hui toujours en marche», a affirmé le ministre de l'emploi, Abdeslam Seddiki. Selon lui, les causes de cet échec seraient le manque d'expérience de la majorité des entrepreneurs qui étaient souvent de jeunes diplômés, l'absence de suivi après la phase de création de l'entreprise, mais aussi le système éducatif marocain qui serait «sécurisant et ne pousse pas à l'invention et la réflexion».
Le nouveau code de la mutualité dès septembre Après son périple législatif à travers le Conseil de gouvernement, la Chambre des conseillers, puis le Conseil économique, social et environnemental, le code de la mutualité est fin prêt et entre les mains du ministère de l'emploi et des affaires sociales pour sa mise en application. Selon le ministre de l'emploi, ce texte de loi (N°109-12) sera appliqué dès septembre 2014 et constituera la base d'une réforme complète du système de mutualité et de sa mise à niveau. Affirmant que le gouvernement a la ferme volonté d'améliorer la gouvernance et de démocratiser la gestion des mutuelles au Maroc, M. Seddiki a assuré que l'un des objectifs principaux de cette réforme est de mettre fin de manière définitive aux pratiques de mauvaise gestion des fonds des mutuelles. Sara El Majhad Journaliste stagiaire