Décidément, les ventes de ciment ne tiennent pas la forme. La reprise tant attendue pour ce premier semestre 2014 n'est pas au rendez-vous. En effet, face à la morosité que connaît le secteur immobilier, les chiffres des ventes de ciment ont reculé et s'inscrivent même en grande baisse au mois de juin écoulé alimentant la baisse annuelle enregistrée depuis janvier 2014. C'est ainsi que, comparées à fin juin 2013, les ventes de ciment ont régressé de 4,40%. Aussi, avec un recul annuel cumulé de 9,24%, les ventes de ciment font les frais d'une conjoncture sectorielle très difficile. C'est ce qui se dégage des chiffres relatifs à l'évolution de la consommation nationale de ciment à fin juin 2014 publiés par le ministère de l'habitat et de la politique de la ville. Il est à noter, dans ce sens, que depuis l'année 2012, les ventes de ciment se sont affichées en repli de 1,6%, puis de 6,4% en 2013. Une situation qui trouve son origine dans le climat d'attentisme qui caractérise le comportement des investisseurs et dans le recul de la demande, aussi bien nationale qu'étrangère. De plus, la rareté et la cherté du foncier, notamment dans les régions de Casablanca et Rabat, et le renchérissement du coût de la construction demeurent un handicap pour les promoteurs. Par ailleurs, les évolutions des ventes de ciment par région laissent paraître que la région d'Oued Eddahab-Lagouira a accusé la plus forte baisse des ventes de ciment sur tout le Royaume au cours de la période allant de janvier à fin avril 2014. Les ventes y ont reculé de 21,9% passant de 19.840 tonnes à fin juin 2013 à 15.504 tonnes à fin juin de l'année en cours. Pour sa part, la région du Grand Casablanca, qui détient le record des ventes de ciment en termes de quantité, avec 1.005.061 tonnes de ciment écoulées à fin juin 2014, a enregistré un recul de 3,3% d'une année à l'autre. Par contre, la région de Guelmim-Es-Smara aura consommé à fin juin 2014 pour près de 113.654 tonnes de ciment contre seulement 90.851 tonnes à la même période en 2013, marquant, ainsi, la hausse la plus importante des ventes de ciment du Royaume chiffrée à 25,1%. Cependant, selon les analystes de la place et les professionnels du métier, la hausse ne tardera pas à caractériser les chiffres de vente du ciment avec des perspectives de reprise à moyen terme. En effet, eu égard au déficit actuel non encore résorbé en termes de logements sociaux évalué à 645.000 logements à fin 2013 et au coefficient relativement faible en termes de consommation de ciment évalué à 487 kg/hab/an en 2012 contre 645 kg/hab/an pour la Tunisie, le potentiel de développement du secteur demeure très important. De plus, plusieurs mesures ont été adoptées par l'Etat incluant, notamment, la mise en place d'un cadre fiscal incitatif, la lutte contre l'habitat insalubre à travers le lancement du Programme «Villes sans bidonvilles», la mobilisation de fonds financiers, la création de mécanismes et fonds de garantie permettant un élargissement de l'accès aux crédits et la mobilisation de la réserve foncière publique. Une évolution fulgurante qui voit son élan cassé par la morosité que connaît le secteur du bâtiment et de l'immobilier depuis 2012. En gros, l'optimisme reste de mise en attendant que cette reprise très attendue par les opérateurs du secteur cimentier se concrétise.