Le projet de loi-cadre N°97-13 relatif aux personnes en situation de handicap, adopté le 19 juin dernier par le Conseil de gouvernement, fait des mécontents. Samedi dernier, le Collectif pour la promotion des droits des personnes en situation de handicap et plusieurs ONG ont tenu un sit-in devant le Parlement à Rabat. Rappelons que suite à l'adoption de ce projet de loi, le Collectif avait adressé une lettre au chef de gouvernement Abdelilah Benkirane pour exprimer sa désapprobation. Face au mutisme du chef de gouvernement, le Collectif avait décidé de passer à la vitesse supérieure en décidant d'organiser un mouvement de protestation. Les manifestants ont appelé samedi le gouvernement à retirer ce projet de loi qui porte atteinte aux personnes en situation de handicap et à leurs droits. Pour le président du Collectif, Mohamed El Khadiri, cette loi est discriminatoire et ne garantit pas les droits de cette frange de la société, notamment le droit à la santé, à l'enseignement et au travail. M. El Khadiri va encore plus loin en faisant remarquer que ce texte n'est pas compatible avec les dispositions de la Constitution et les conventions internationales en la matière. Le Collectif ainsi que les ONG œuvrant pour la défense des personnes handicapées reprochent au gouvernement de ne les avoir pas consultés dans l'élaboration de ce texte. Pour ces différentes associations, cette loi censée doter le Maroc d'un cadre juridique clair et complet est trop générale et ne reflète pas les besoins des personnes en situation de handicap. Ces derniers estiment que la nouvelle loi marginalise et exclut ces personnes au lieu de contribuer à leur intégration dans la vie sociale et civile. Pour rappel, ce projet de loi élaboré par le ministère de la solidarité, de la femme, de la famille et du développement social consiste principalement à fixer les engagements de chaque acteur (Etat, collectivités territoriales, établissements publics, secteur privé et société civile) dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de ces personnes à travers la prévention et la lutte contre les conséquences du handicap et la garantie de l'égalité des chances pour ces personnes ainsi que leur protection contre toutes les formes de discrimination, d'exploitation et d'abandon. La future loi aurait également pour but de leur garantir une couverture médicale privilégiée et la protection sociale ainsi que plusieurs mesures visant à favoriser leur employabilité, notamment à travers l'instauration d'un quota dans le privé comme c'est déjà le cas dans le public. Au Maroc, le handicap touche 1.530.000 personnes, soit 5,12% de la population, selon une enquête nationale publiée en 2005.