Nous sommes au quartier Ben Jelloul, à Khouribga. Des badauds s'attroupent l'après-midi de ce jeudi 3 avril, un peu loin du domicile n° 354. Les policiers leur interdisent de s'y approcher en dressant le cordon sécuritaire en plastique jaune. Quelques instants plus tard, cinq voitures arrivent. Des policiers descendent de quatre parmi elles. Ils entourent la cinquième. Tout d'un coup, les portières de cette dernière s'ouvrent. D'autres policiers descendent tout en escortant un homme menotté et le poussent rapidement vers le domicile. Avec hystérie les badauds crient: «Le criminel», et demandent qu'il soit condamné à mort. Parce qu'ils n'arrivent pas encore à croire que leur voisine, Amina, âgée de quarante-quatre ans, mère de quatre enfants, qui jouissait d'une bonne réputation, ait trouvé la mort des mains de ce mari, âgé de cinquante-trois ans, soûlard, irresponsable et violent. Tout s'est passé, une semaine plus tôt, le jeudi 27 mars, vers 12h30. Pris d'une étrange folie, Mohamed. N, le mari, est rentré chez lui avec une seule idée en tête : mettre fin aux jours de sa femme, Amina. Celle-ci était en train de jouer avec sa petite fille de deux ans et demi. Quant à ses trois autres enfants, l'un était au travail et les deux autres à l'école. Il s'est tenu devant elle sans lui adresser la parole, ni embrasser sa petite fille. Rapidement, il lui a asséné au niveau de la tête quelques coups d'une unité de masse d'un kilo, et comme cela ne suffisait pas, il lui assène quatre coups d'un couteau au niveau de la poitrine. Mine de rien, il a fermé la porte du domicile et est parti sans même jeter un regard sur le corps de sa femme gisant dans une mare de sang, et encore moins à sa petite fille qui sanglotait à côté d'elle. Un quart d'heure plus tard, il ne trouve aucune peine à téléphoner à son fils aîné pour lui annoncer la mort de sa mère, sans plus d'explication. Quand le fils est arrivé chez lui, il n'en a pas cru ses yeux. La police a été alertée et l'enquête a été diligentée. Le fils aîné a affirmé aux policiers que son père a dilapidé les millions de centimes qu'il avait hérités de son père sans que sa petite famille ait bénéficié d'un sou, qu'il picolait quotidiennement et qu'il violentait souvent sa mère. Le mari meurtrier a avoué avoir tué sa femme sans donner de mobile apparent... sinon qu'il ne la supportait plus. En quelques minutes, après la reconstitution du crime, la police conduit le mis en cause vers le commissariat. Et samedi 5 avril, il a été traduit devant le parquet général près la Cour d'appel de Khouribga.