Nous sommes à Tanger. A l'hôpital Mohammed V, Mohamed. Y., âgé de quarante-quatre ans, est alité ce lundi 4 février au service de réanimation. Son état est jugé critique. Les médecins tentent de le sauver, mais cela semble difficile. Il n'est ni diabétique ni cardiaque..., mais victime d'une tentative de meurtre. Midi sonne. Les médecins sont à son chevet. Ils font leur possible pour qu'il reste en vie. Mais en vain. Ils n'y arrivent pas, puisque quelques minutes plus tard Mohamed rend l'âme. Son cadavre est évacué à la morgue en attendant qu'il soit autopsié. Cinq jours plus tôt, jeudi 31 janvier, dans la nuit, le téléphone de la salle de trafic à la préfecture de police sonne. A l'autre bout du fil, la voix d'une femme, qui semble être plongée dans une hystérie étrange, confie avoir égorgé son mari. Les questions du policier chargé de la salle de trafic pleuvent ainsi que les réponses. Il apprend que la femme parle de chez elle au quartier Dradeb. Le policier note l'adresse et alerte ses supérieurs. Rapidement, les éléments de la brigade criminelle qui est en permanence se dépêchent sur le domicile indiqué. Ils y rentrent. Ils se retrouvent devant une jeune femme assise sur un divan. Bref, elle attendait leur arrivée. Sur le lit, son époux, égorgé et gisant dans une mare de sang. Seulement, il est encore en vie. Une ambulance arrive. Mohamed est évacué vers les Urgences de l'hôpital. Au commissariat, la femme de Mohamed, âgée de trente-huit ans, est en garde à vue. Elle est soumise aux interrogatoires. Pourquoi a-t-elle commis son crime ? Elle était enceinte quand son mari, Mohamed, a été arrêté pour un crime. Alors qu'il purgeait sa peine d'emprisonnement, elle a accouché d'un bébé. Les mauvaises langues lui ont dit qu'elle le trompait. Relaxé, il la violentait tout en la traitant de prostituée qui l'avait trompé. Il a même nié que cet enfant soit le sien. L'épouse a tenté de le convaincre qu'elle ne l'a jamais trompé. Peine perdue. Enfin, elle ne le supportait plus et a décidé de se venger. La nuit du jeudi 31 janvier, Mohamed était plongé dans un profond sommeil. Tout d'un coup, sa femme a saisi un couteau et a commencé à l'égorger... Elle a tout avoué avant d'être traduite, jeudi dernier, devant le parquet général près la Cour d'appel de la capitale du détroit.