Croyant que sa femme le trompait avec le mokadem de la Zaouïa Moulay Taïb à Nador, il l'a tuée à coups de couteau devant les yeux de leurs deux enfants. Nous sommes à Tiztoutine, une petite ville située à trente-deux kilomètres de la ville de Nador, entre le Mont-Aroui et la région de Driouech. C'était le jeudi 9 septembre. Il faisait nuit, à une heure tardive, quand quelques visiteurs de la Zaouïa Moulay Taïb ont entendu un cri strident qui provenait de l'extérieur. Un cri anormal qui a surpris les quelques femmes qui venaient quémander la baraka de Moulay Taïb. Que se passait-il ? Qui a lancé ce cri strident ? Pourquoi? Elles sont sorties pour voir ce qui s'est passé. Et c'était un choc que les femmes n'ont pas supporté de voir. Elles sont toutes retournées à l'intérieur de la Zaouïa en criant. Aussitôt le mokadem de la Zaouïa est sorti pour voir ce qui a perturbé les femmes. Et il est resté cloué à sa place. Il ne savait ni quoi dire ni quoi faire. Il a vu deux enfants qui se tenaient devant le cadavre de leur mère gisant dans une mare de sang. C'était elle que son mari est venu, il y a quelques minutes, pour la saisir violemment et la conduire en dehors de la Zaouïa. Le mokadem ne savait pas pourquoi. Et il n'a pas réagi. Il s'est approché des deux enfants et les a interrogés sur la personne qui a commis ce crime. «C'est papa», était la réponse des deux enfants qui fondaient en larmes. Les éléments de la gendarmerie de Mont-Aroui se sont dépêchés sur les lieux après avoir été alertés. Ils ont constaté le cadavre criblé de coups à l'aide d'un objet tranchant. Les deux enfants leur ont confirmé que leur mère a été tuée par leur père, Amine. Où est-il? Personne ne savait au juste. Le cadavre a été évacué vers la morgue la plus proche de la région. Et les investigations ont été lancées pour mettre l'auteur du crime hors d'état de nuire et tirer toute l'affaire au clair. Les enquêteurs se sont rendus à la commune de Saka où la victime, son époux et leurs deux enfants demeuraient. Mais, ils n'ont trouvé personne. Amine n'y était pas retourné. Où devait-il se trouver ? Pas de signe de vie. Pourquoi a-t-il commis son crime alors qu'il jouissait d'une bonne réputation ? Avait-il un problème avec sa femme ? Personne de ses proches ne le confirmait ni l'infirmait. Il fallait attendre un mois plus tard pour l'arrêter juste à l'entrée de la ville ocre, Marrakech. Il a avoué l'avoir tuée. Pourquoi ? En fait, il a commencé à douter de ses comportements quelques mois avant de commettre son crime. Certes, il n'a pas de preuve. Mais, il croyait qu'elle le trompait avec d'autres hommes. Une idée qui lui hantait l'esprit, jour et nuit, sans avoir de preuve tangible qui l'incriminait. Ce jour «J», elle lui a demandé de les emmener, elle et leurs deux enfants, à la Zaouïa Moulay Taïb. Elle a même insisté. Ils ont emprunté, vers le soir, leur chemin à destination de la Zaouïa Moulay Taïb. Ils y sont arrivés tard, dans la nuit. Tout d'un coup, l'épouse a demandé à son mari, Amine, de rentrer à l'intérieur de la Zaouïa pour rencontrer le mokadem. Seulement, les soupçons ont commencé à germer dans sa tête. Il croyait qu'elle entretenait une relation avec le mokadem. Sinon, pourquoi a-t-elle insisté pour y aller ? C'est la question qu'il s'est posée pour se convaincre qu'elle le trompait avec le mokadem de la Zaouïa. En courant, il l'a rejointe à l'intérieur de la Zaouïa pour la conduire avec leurs deux enfants à l'extérieur et la cribler de coups de couteau avant de prendre la fuite.