L'histoire de la plainte déposée à Paris contre des hauts responsables marocains pour torture est loin d'être déléguée aux oubliettes. Après avoir suspendu tous ses accords de coopération judiciaire avec la France, le Maroc a décidé de poursuivre devant le tribunal de Grande instance de Paris les auteurs de ladite plainte. C'est dans un communiqué du ministère de l'intérieur diffusé le 25 mars 2014 que la contre-attaque judiciaire du Royaume a été annoncée. Le ministère de l'intérieur dénonce dans la plainte déposée entre les mains du procureur de la République française «la manipulation grossière tentée par des individus ayant fait l'objet de condamnations, liées notamment à des faits avérés d'escroqueries et de trafic international de stupéfiants, et prononcées par les juridictions marocaines compétentes». Ces individus bénéficieraient, selon la même source, d'une association française connue pour ses positions contre l'intégrité territoriale du Maroc. Il est à rappeler que la plainte pour torture a visé essentiellement le patron de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), Abdellatif El Hammouchi. Fait que le Maroc estime comme tentative de déstabilisation des organes de sécurité relevant du ministère de l'intérieur. Une déstabilisation qui serait l'objectif majeur d'une telle instrumentalisation de la procédure judiciaire française par les auteurs de ces dénonciations non fondées. Cette procédure de poursuite s'ajoute aux contacts et échanges en cours entre les responsables gouvernementaux des deux pays afin d'éviter de tels incidents dans le futur et c'est un collectif de quatre avocats qui se chargera du dossier et dont les coordonnées sont rendues publiques par le ministère de l'intérieur. Il s'agit des Maîtres Ralph Boussier (+33 1 47 20 30 01), Yves Repiquet (+33 1 45 05 81 38), Abdelkebir Tabih ( +212 5 22 27 34 91) et Omar Taieb (+212 5 22 22 33 61).